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BIRMANIE – CORONAVIRUS: Sans internet, l’état Rakhine peine à coordonner sa riposte au virus

Journaliste : Redaction
La source : Gavroche
Date de publication : 04/09/2020
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Alors que les services Internet restent fermés dans l’État de Rakhine (Arakan) en Birmanie pour cause d’activités militaires et de menace sécessionniste, cette partie du pays est devenue le point chaud de la pandémie coronavirus (COVID-19). Les organisations non gouvernementales (ONG) qui aident les personnes déplacées à l’intérieur du pays craignent une pandémie plus importante, les informations n’étant pas disponibles et les couvre-feux ayant été imposés depuis mercredi 26 août, ce qui entrave encore plus les réactions aux nouveaux cas.

 

L’internet est toujours indisponible dans l’état Rakhine (Arakan) depuis plus d’un an, en raison des opérations militaires menées contre l’armée d’Arakan, le plus grand groupe rebelle de la région. Bien que l’accès ait été officiellement rétabli début août, les habitants disent qu’il est trop lent pour la communication car les services 3G et 4G restent limités.

 

L’État Birman y est lui même en demi sommeil et soumis à un couvre-feu nocturne lorsqu’il a enregistré 96 nouveaux cas de COVID-19 mercredi 26 aout, portant son total à 205 – un tiers des chiffres d’infection en Birmanie à la date de vendredi.

 

“Nous avons besoin d’informations de première main pour pouvoir agir en temps utile, mais malheureusement nous n’avons pas beaucoup de possibilités de les obtenir”, a déclaré Tun Tha Sein, un législateur de Mrauk-U, l’un des sept townships de l’État.

 

Malgré les restrictions, celui-ci a dû s’en remettre à la télévision et à la radio pour savoir ce qui se passait dans sa propre ville, qui compte 26 camps de fortune abritant près de 2 000 personnes déplacées par les combats entre l’armée arakanienne et les forces de sécurité.

 

Pandémie ignorée…mais bien réelle

 

Les résidents de Mrauk-U disent qu’ils n’ont appris l’existence de l’épidémie que de sources extérieures : “J’ai été troublé lorsqu’un ami de Yangon m’a téléphoné pour me poser des questions sur les cas de COVID-19 récemment confirmés ici. Je ne le savais pas”, a déclaré Myat Naing, qui vit dans la ville.

 

L’internet est indisponible à Rakhine depuis plus d’un an, en raison des opérations militaires menées contre l’armée d’Arakan, le plus grand groupe rebelle de la région.

 

A Sittwe, la capitale de Rakhine, qui est l’épicentre du COVID-19 avec 137 cas signalés, de nouvelles restrictions pourraient exacerber l’épidémie.

 

Les camps pour les personnes déplacées dans la ville abritent environ 100 000 Rohingyas qui ont fui les violences communautaires.

 

La radio plutôt que l’internet

 

Les groupes communautaires locaux essaient d’établir des canaux de communication avec plus de 100 camps de déplacés à travers l’État par le biais de la radio, car les appels à la restauration de l’internet haut débit ont été ignorés par le gouvernement.

 

Le Congrès ethnique de Rakhine (REC), un groupe communautaire de Rakhine, a lancé jeudi “Radio – Droits à l’information”, une campagne visant à fournir des radios à chacun des camps.

 

“Nous allons fournir 10 radios par camp, et nous aurions besoin de plus de 1 000 radios pour informer les personnes déplacées sur l’infection COVID-19 afin qu’elles puissent agir en conséquence”.

 

Les restrictions du gouvernement sur Internet ne compromettent pas seulement la lutte contre COVID-19, mais dissimulent également les violations des droits de l’homme par les militaires dans le cadre du conflit armé avec l’armée arakanienne, qui s’est intensifié depuis le blocage des internés en juin 2019.

 

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