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BIRMANIE – COVID : L’association d’aide aux prisonniers politiques dénonce l’abandon de la population birmane par les militaires

Journaliste : Rédaction
La source : Gavroche
Date de publication : 26/07/2021
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Selon cette association, le peuple birman, déjà victime d’une dictature militaire oppressive, est désormais confronté à une troisième vague de COVID-19. Avant le coup d’État, pendant les première et deuxième vagues de la pandémie, des volontaires, du personnel médical et des civils organisés sous le gouvernement civil coordonnaient une réponse efficace. La Birmanie a été l’un des premiers pays d’Asie du Sud-Est à recevoir le vaccin, obtenant une reconnaissance internationale pour sa prévention des pandémies.

 

Le 1er février, une junte militaire a pris le pouvoir et depuis lors, les secteurs clés du pays dans l’économie, l’éducation et la santé se sont tous détériorés. Le peuple birman est confronté à une pandémie mais sans services de santé adéquats. Dans tout le pays, les installations de test ont été éradiquées, le nombre réel de civils infectés est impossible à calculer.

 

Les médicaments de base sont désormais rares, les prix flambent.

 

L’armée a imposé de sévères restrictions à l’importation de médicaments essentiels et de fournitures médicales. En outre, la junte a fermé des hôpitaux et des cliniques et a empêché les civils d’acheter de l’oxygène vital. Ces actes ont entraîné une escalade du nombre de morts dans tout le pays. La junte retient des faits et des chiffres, dissimule des cas et ne présente qu’un nombre insignifiant de cas. Depuis le tout début du coup d’État et tout au long de cette troisième vague de la pandémie, la junte a arrêté, émis des mandats d’arrêt et effectué des descentes au domicile de médecins, d’infirmières et d’autres professionnels de la santé, qui ont aidé à soigner les civils touchés. par la violence de la junte. Selon l’Association d’assistance aux prisonniers politiques (AAPP), (67) professionnels de la santé sont actuellement détenus et près de (600) se soustraient à des mandats d’arrêt. En outre, 221 étudiants en médecine ont été arrêtés lors de ce coup d’État, dont 9 actuellement détenus. Au total, 7 médecins ont été tués par la junte depuis le coup d’État. Ce n’est que le nombre confirmé par l’AAPP.

 

Certains professionnels de la santé n’ont pas pu être contactés par l’AAPP et leur situation reste inconnue. Voici quelques cas de professionnels de la santé qui ont été touchés par le terrorisme de la junte :

 

• Dans la nuit du 13 juillet, les troupes de la junte ont fait une descente au domicile du Dr Kyaw Kyaw Thet. Il a été battu et arrêté par les soi-disant policiers et soldats de la junte. Il est actuellement détenu au centre d’interrogatoire de la base militaire de Mandalay Palace, où il est soumis à la torture depuis un certain temps. Le Dr Kyaw Kyaw Thet est également un ami proche du Dr Thiha Tin Tun, qui a été abattu par la junte le 27 mars. Il a également fait du bénévolat dans une clinique caritative et a enseigné à des étudiants en médecine.

 

• Le 16 juillet, le Dr Thet Htay, un chirurgien bien connu à Mandalay qui travaillait dans une clinique caritative et dans un hôpital a été arrêté et battu alors qu’il revenait de soigner un patient. Le Dr Thet Htay est un médecin qui a été actif dans le traitement des civils blessés lors de la répression brutale de la junte.

 

• La junte a également pris en otage des membres de la famille et des amis d’experts médicaux. Le 10 juin, le directeur du programme national de vaccination, le Dr Htar Htar Lin, a été arrêté avec son mari, son fils, son ami et la fille de son ami. Le Dr Htar Htar Lin a joué un rôle clé dans le programme de vaccination civile COVID-19 du gouvernement de la NLD. Pendant sa détention, elle a été infectée par le COVID-19.

 

• Le 19 juillet, jour des martyrs, dans le canton de North Dagon à Rangoon, les forces de la junte se faisant passer pour des patients atteints de COVID-19 ont appelé des médecins connus pour soigner les personnes touchées par la pandémie. Ils ont ensuite arrêté ces médecins et fait une descente dans leurs cliniques. Le groupe terroriste a arrêté un total de 5 professionnels de la santé, il s’agissait de 2 médecins donnant des conseils médicaux aux patients en ligne et de 3 médecins bénévoles qui se rendaient dans les communautés pour soigner des civils. En plus de cela, lors du raid sur les cabinets du médecin, cinq réservoirs d’oxygène de 40 litres, qui avaient été donnés par des civils, ainsi que dix-huit réservoirs d’oxygène de 15 litres, 1 ensemble d’équipements d’oxygène et des médicaments, ont été volés par la junte qui a prétendu qu’il s’agissait de matériel illégitime.

 

Quel que soit le pays, les civils devraient pouvoir avoir accès aux soins de santé d’urgence. La junte utilise la pandémie de COVID-19 comme une arme pour torturer davantage la population et mettre la vie des civils en danger.

 

Cibler les médecins, les infirmières et les étudiants en médecine est une grave violation du droit international. La communauté internationale a la responsabilité spécifique de protéger les travailleurs de la santé, qui sont systématiquement détenus, enlevés et assassinés par un groupe terroriste.

 

En 2016 Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté la résolution 2286 condamnant résolument les attaques contre le personnel médical, les hôpitaux et les fournitures médicales, maintenant « les États pour veiller à ce que les responsables n’agissent pas en toute impunité et qu’ils soient traduits en justice ». Mais l’inaction internationale et l’absence de responsabilité en Birmanie ont permis à ces crimes brutaux de se poursuivre en toute impunité.

 

L’article 24 de la Convention de Genève de 1949, le summum du droit international, stipule que le personnel médical, en particulier ceux impliqués dans « le transport ou le traitement des blessés ou des malades, ou dans la prévention des maladies… doit être respecté et protégé en toutes circonstances ».

 

Le communiqué de l’Association s’achève par ces termes: «Au lieu d’initier un cessez-le-feu, la junte utilise méthodologiquement le covid comme outil pour infliger de nouvelles violences aux civils. La communauté mondiale doit adhérer à ces engagements pris pour protéger les prestataires de soins de santé en Birmanie et ne plus négliger ces crimes flagrants contre l’humanité»

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