Une vaste opération des autorités thaïlandaises a porté un coup décisif aux réseaux d’escrocs chinois opérant dans la ville frontalière de Phaya Tong Su, en Birmanie. Sous la pression des mesures mises en place le 5 février – coupure de l’électricité, du carburant et des réseaux Internet –, les criminels ont déserté la zone en urgence, abandonnant leurs complexes où opéraient des centaines d’arnaqueurs.
Cette intervention a également permis d’ouvrir la voie à la libération imminente de milliers de victimes exploitées et de travailleurs volontaires. « Nous avons confirmation qu’environ 7 000 victimes internationales attendent d’être rapatriées », a déclaré le vice-Premier ministre et ministre de la Défense, Phumtham Wechayachai. « Nous travaillons en étroite coordination avec les ambassades d’Afrique, d’Amérique latine, d’Europe et d’Asie pour organiser des vols d’évacuation directs. »
L’Armée bouddhiste démocratique karen (DKBA), qui contrôle la région, a fixé au 28 février la date butoir pour l’évacuation des derniers opérateurs chinois. Le DKBA a déjà facilité la libération de 321 victimes, dont 260 le 12 février, après un premier groupe de 61 personnes le 6 février.
L’opération a transformé la ville de Phaya Tong Su, où plus de 200 établissements chinois – restaurants, salons de coiffure et salles de jeux servant de façade aux activités frauduleuses – ont fermé leurs portes. Les propriétaires locaux, qui percevaient jusqu’à 800 000 bahts de loyers mensuels, confirment que les activités illicites se sont déplacées à une dizaine de kilomètres du site initial.
Dans le même temps, les autorités thaïlandaises ont annoncé l’arrestation des chefs de gang impliqués dans le trafic de Wang Xing, un acteur chinois contraint de travailler dans des centres d’appels frauduleux. Pékin a salué l’efficacité de l’opération et se prépare à rapatrier ses ressortissants victimes de la traite.
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