Le Conseil de l’Union européenne, représentant les 27 pays membres, a imposé lundi 22 mars des mesures restrictives à l’encontre de onze personnes responsables du coup d’État militaire perpétré le 1er février 2021 en Birmanie ainsi que de la répression militaire et policière exercée ensuite contre des manifestants pacifiques.
Nous publions ici le texte du communiqué de l’Union européenne
Dix des onze personnes visées comptent parmi les plus hauts gradés des forces armées de la Birmanie (Tatmadaw), dont le commandant en chef de Tatmadaw, Min Aung Hlaing, et son commandant en chef adjoint, Soe Win. La onzième personne est le nouveau président de la commission électorale de l’Union de la Birmanie, en raison de son rôle dans l’annulation des résultats des élections de 2020 en Birmanie.
Les mesures restrictives instituées aujourd’hui comprennent une interdiction de pénétrer sur le territoire de l’UE et un gel des avoirs. L’interdiction de pénétrer sur le territoire de l’UE empêche les personnes inscrites sur la liste d’entrer ou de passer en transit sur le territoire de l’UE, tandis que le gel des avoirs vise les fonds ou les ressources économiques de ces personnes dans l’UE. En outre, il est interdit aux citoyens et aux entreprises de l’UE de mettre des fonds à la disposition des personnes et entités inscrites sur la liste.
Toutes les options stratégiques
Les sanctions adoptées aujourd’hui, conjuguées à la suspension de l’aide financière versée au gouvernement, au gel de toute assistance aux organes gouvernementaux qui peuvent être considérées comme légitimant la junte militaire de la Birmanie et aux démarches diplomatiques intenses, constituent la réaction ferme de l’UE au renversement illégitime du gouvernement démocratiquement élu et à la répression brutale exercée par la junte contre des manifestants pacifiques. L’UE continuera d’examiner toutes les options stratégiques dont elle dispose, y compris des mesures restrictives supplémentaires à l’encontre des entités économiques détenues ou contrôlées par l’armée au en Birmanie. Dans le même temps, l’UE entend faire en sorte que les mesures qu’elle prend ne nuisent pas à l’ensemble de la population. L’UE continue d’apporter un soutien indéfectible à la population de la Birmanie et à la transition démocratique du pays.
Les mesures restrictives préexistantes de l’UE restent également en place. Ces mesures comprennent notamment un embargo sur les armes et les équipements susceptibles d’être utilisés à des fins de répression interne, une interdiction d’exportation de biens à double usage en vue d’un usage militaire ou par la police des frontières, des restrictions à l’exportation d’équipements de surveillance des communications susceptibles d’être utilisés à des fins de répression interne, et une interdiction de toute formation militaire destinée à Tatmadaw ainsi que de toute coopération militaire avec celle-ci. Les mesures comprennent également la désignation de 14 personnes pour des atrocités commises contre la population des Rohingyas. Compte tenu des nouvelles désignations, le nombre total de personnes inscrites sur la liste s’élève désormais à 25.
Contexte
Le 22 février 2021, le Conseil a adopté des conclusions dans lesquelles il a condamné avec la plus grande fermeté le coup d’État militaire perpétré au Myanmar/en Birmanie. À cette occasion, le Conseil a appelé à un apaisement de la crise, demandant à cette fin qu’il soit mis un terme immédiat à l’état d’urgence, que soit rétabli le gouvernement civil légitime et que le parlement nouvellement élu ouvre ses travaux. Il a également souligné que l’Union était prête à adopter des mesures restrictives en réponse au coup d’État militaire.