Gavroche a sélectionné pour vous quelques nouvelles saillantes en Birmanie durant cette semaine écoulée. Un survol de l’actualité indispensable pour tous ceux qui s’intéressent à ce pays d’Asie du Sud-Est.
Politique, Diplomatie
Cette semaine, des avions militaires ont largué des bombes et tiré sur une foule de personnes dans le canton de Kanbulu, situé dans la région de Sagaing, qui s’étaient rassemblées ce matin-là pour l’inauguration d’une nouvelle mairie, selon les médias. Plus de 170 personnes ont été tuées. Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a fermement condamné l’attaque et a demandé que les responsables répondent de leurs actes. Le secrétaire général a réitéré son appel aux militaires pour qu’ils “mettent fin à la campagne de violence contre la population birmane dans l’ensemble du pays”, conformément à une résolution du Conseil de sécurité adoptée en décembre. La résolution 2669 exige la cessation immédiate de toutes les formes de violence en Birmanie. Elle appelle également à la retenue, à la désescalade des tensions et à la libération de tous les prisonniers.
L’ambassade de France en Birmanie a condamné et exprimé toute son horreur devant ce bombardement aérien effectué par l’armée birmane le 11 avril sur le village de Pa Zi Gyi dans la région de Sagaing qui a entrainé la mort de plusieurs dizaines de personnes civils et plusieurs blessés. L’ambassade de France a adressé ses condoléances aux familles des victimes et ses souhaits de rétablissement aux nombreux blessés.
Les pays d’Asie du Sud-Est ont aussi fermement condamné ce bombardement par l’armée birmane. La déclaration de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) est intervenue jeudi, un jour après que l’armée birmane a confirmé l’attaque aérienne contre une cérémonie organisée par le gouvernement d’unité nationale (NUG), une administration parallèle, en l’honneur d’une unité de sa milice, la People’s Defence Force (PDF). Les Nations unies, les États-Unis et d’autres pays ont déjà condamné l’attaque des généraux qui ont pris le pouvoir au gouvernement élu lors d’un coup d’État en février 2021.
La junte militaire devrait mettre fin au génocide des Rohingyas en cours et aux atrocités contre d’autres civils et appliquer les mesures provisoires juridiquement contraignantes émises en 2020 par la Cour internationale de justice (CIJ) à La Haye, a déclaré Fortify Rights. Aujourd’hui, la CIJ, également connue sous le nom de Cour mondiale, a publié une décision rejetant la demande de prolongation de la junte militaire dans un procès historique pour génocide engagé contre la Birmanie en 2019.
Le général Saw El Khu de la KNU Peace Council Faction s’est suicidé. Le colonel Saw Kyaw Nyunt, porte-parole du groupe dissident Karen – le Conseil de la paix (KNU/KNLA-PC), a confirmé l’information que le général Saw El Khu, s’était suicidé le matin du 11 avril. Le général souffrait de diabète et d’hypertension.
Économie – Trafics
Le chef de la junte, Min Aung Hlaing, a personnellement demandé aux autorités thaïlandaises de retirer le nom de sa fille d’un procès impliquant un trafiquant d’armes birmane accusé de trafic de drogue et de blanchiment d’argent. Le trafiquant d’armes Tun Min Latt a été arrêté lors d’une descente de police à Bangkok en septembre de l’année dernière, en même temps que trois ressortissants thaïlandais. Plus de 200 millions de bahts (5,4 millions de dollars) de drogue et d’autres articles ont été confisqués lors de cette opération. Le raid a conduit à l’émission d’un mandat d’arrêt à l’encontre de l’associé de Tun Min Latt, le sénateur thaïlandais Upakit Pachariyangkun, mais le mandat a été rapidement retiré, ont rapporté l’OCCRP et Prachatai. Tun Min Latt et les trois Thaïlandais sont actuellement jugés pour blanchiment d’argent, trafic de drogue et crime organisé transnational par un tribunal pénal de la capitale thaïlandaise. Tun Min Latt dirige le groupe Star Sapphire, qui a servi d’intermédiaire pour l’importation de drones de reconnaissance israéliens et de pièces détachées d’avions pour l’armée de l’air birmane.
Société
Les célébrations de Thingyan battent leur plein dans l’État de Rakhine en Birmanie. La région sort de la pandémie de COVID-19 et d’années de combats entre l’armée birmane et l’armée d’Arakan. Maintenant, les habitants de Sittwe, la capitale de Rakhine, sont prêts à faire la fête après le cessez le feu signé en novembre.
Barrages routiers et rues vides à Rangoun pendant les plus grandes vacances de Birmanie. De nombreux habitants de Rangoun boycottent les festivités de Thingyan pour protester contre le coup d’État militaire de 2021.