Gavroche a sélectionné pour vous quelques nouvelles saillantes en Birmanie durant cette semaine écoulée. Un survol de l’actualité indispensable pour tous ceux qui s’intéressent à ce pays d’Asie du Sud-Est.
COVID
Le nombre d’infections par le virus Covid-19 en Birmanie est passé à 533 959 avec 144 nouveaux cas signalés samedi 23 janvier, selon un communiqué du ministère de la Santé ;
Le ministère a indiqué que le taux de positivité quotidien était de 1,23 % et qu’un décès supplémentaire avait été enregistré au cours des dernières 24 heures, portant le nombre de décès dus au COVID-19 dans le pays à 19 309.
Politique
L’ancienne dirigeante déchue de la Birmanie, Aung San Suu Kyi, et le président déchu, Win Myint, devront répondre de cinq autres chefs d’accusation pour corruption, chacun étant passible d’une peine maximale de 15 ans de prison, a déclaré vendredi 21 janvier une source militaire au fait de la procédure ;
Selon une organisation non gouvernementale, les entreprises américaines continuent d’importer du teck, un bois dur de grande valeur, depuis la Birmanie, malgré les sanctions imposées par Washington à la suite de la prise du pouvoir par les militaires l’année dernière. Justice for Myanmar, un groupe de défense des droits de l’homme, a découvert que des entreprises américaines importaient encore du bois birman en décembre, malgré les sanctions mises en place en avril. Le groupe a déclaré dans un rapport publié mardi que les entreprises semblaient contourner les sanctions en achetant par le biais d’intermédiaires ;
Vendredi dernier, un tribunal militaire spécial de Birmanie a condamné à mort le militant politique vétéran et ancien législateur Kyaw Min Yu pour avoir enfreint la loi antiterroriste du pays. Kyaw Min Yu, un dirigeant éminent du groupe d’étudiants pro-démocratie de la génération 88 qui a combattu le régime militaire il y a trois décennies, est mieux connu sous son pseudonyme Ko Jimmy et Phyo Zayar Thaw. Il est un ancien législateur de la Ligue nationale pour la démocratie et un proche collaborateur de la dirigeante déchue du Myanmar, Aung San Suu Kyi.
Économie
Arrêt programmé des activités de Total en Birmanie. Son PDG Patrick Pouyanné l’indique dans une lettre du 21 janvier: «Depuis le coup d’Etat survenu le 1er février 2021 en Birmanie, TotalEnergies a en plusieurs occasions condamné de la manière la plus ferme les abus et violations des droits humains qui s’y déroulent. Depuis cette date, les décisions prises par notre compagnie ont été guidées par des principes clairs : arrêter tous nos projets en cours, continuer cependant à produire le gaz du champ de Yadana car il est essentiel à l’alimentation en électricité des populations locales birmanes et thaïlandaises, protéger nos collaborateurs contre le risque de poursuites pénales ou de travail forcé, et, dans la mesure matériellement et juridiquement possible, limiter les flux financiers perçus par la société nationale pétrolière MOGE….»
Société
La junte birmane aurait attaqué et incendié un total de 132 maisons dans le village de Sann-myo, dans le canton de Gangaw, dans la région de Magway, le 18 janvier, le deuxième incendie criminel du village en 30 jours, ont déclaré des sources locales à RFA. Quelque 28 maisons dans le même village, qui comptait auparavant plus de 190 maisons, ont été incendiées lors d’une attaque le 21 décembre, ne laissant plus qu’environ 32 maisons maintenant ;
Après avoir été témoin d’un massacre, Sit Ko Naing Htun – journaliste indépendant dans l’État de Kachin en Birmanie – a troqué sa plume contre une arme à feu et a rejoint la milice locale pour combattre la junte ;
L’armée d’Arakan (AA), un groupe ethnique armé de l’État de Rakhine, dans l’ouest de la Birmanie a arraché le contrôle administratif et judiciaire au gouvernement militaire au pouvoir, qui est au pouvoir depuis près d’un an, ont déclaré des habitants de l’État à RFA ;
La Cour internationale de Justice, organe judiciaire principal de l’Organisation des Nations Unies, tiendra, du lundi 21 au lundi 28 février 2022, des audiences publiques en l’affaire relative à l’Application de la convention pour la prévention et la répression du crime de génocide (Gambie c. Birmanie), au Palais de la Paix, à La Haye, où elle a son siège. Les audiences porteront sur les exceptions préliminaires soulevées par la Birmanie. La question porte sur les violences de masse contre les Rohingyas.
Tourisme, culture, sport
Thinzar Shunlei Yi est militante des droits de l’homme en Birmanie depuis plus de dix ans, l’une des premières à s’être opposée à la junte et l’une des rares à être restée dans le pays. Cette fille de militaire, élevée dans des casernes de l’armée, a, notamment, découvert son histoire et son pays au fil de ses rencontres avec les minorités. Elle vient de publier son livre, coécrit avec le journaliste français Guillaume Pajot : «Mon combat contre la junte birmane» .