Gavroche a sélectionné pour vous quelques nouvelles saillantes en Birmanie durant cette semaine écoulée. Un survol de l’actualité indispensable pour tous ceux qui s’intéressent à ce pays d’Asie du Sud-Est.

Politique, Diplomatie

L’appel d’Aung San Suu Kyi contre sa condamnation pour corruption a été rejeté par la Cour suprême de Birmanie, lundi 18 décembre. Selon la condamnation, Aung San Suu Kyi a reçu des pots-de-vin en or et des milliers de dollars de la part de Phyo Min Thein alors qu’il était ministre en chef de la région de Rangoun, alors que son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (NLD), était au pouvoir.

Le chef de la junte Min Aung Hlaing a de nouveau multiplié les reproches, cherchant à se soustraire à ses responsabilités dans l’escalade de la crise post-coup d’État. Cette fois, c’est la Grande-Bretagne qu’il a visée. Lors des célébrations anticipées de la fête de l’indépendance, le 4 janvier, qui marque le jour où la Birmanie a obtenu son indépendance des Britanniques en 1948, Min Aung Hlaing a pointé du doigt, mercredi, les “colonialistes britanniques”. L’impact de la politique de division et de domination des colonialistes continue d’affecter les groupes ethniques en Birmanie, a-t-il affirmé, faisant référence aux offensives menées contre son régime par des organisations armées représentant divers groupes ethniques.

Le 16 décembre, sept semaines après le lancement de l’opération 1027 contre le régime, le chef adjoint de la junte, Soe Win, s’est rendu pour la première fois dans le nord de l’État Shan, où il a réconforté des soldats blessés dans un hôpital militaire de Lashio et rencontré des milices et des troupes affiliées à la junte, ainsi que leurs familles. Quelques heures avant l’arrivée de Soe Win, l’armée de libération nationale Ta’ang, membre de l’alliance tripartite Brotherhood Alliance, s’est emparée de Namhsan, une ville réputée pour sa production de thé.

La secrétaire adjointe par intérim, Allison Peters, a rencontré le 16 décembre à Washington les représentants du NUG pour discuter des efforts visant à construire un avenir démocratique inclusif en Birmanie. Les États-Unis sont déterminés à travailler avec le NUG, les communautés ethniques et religieuses et la société civile pour faire progresser la démocratie et les droits de l’homme en Birmanie.

Économie

A.P. Moller – Maersk, l’entreprise danoise de logistique maritime a indiqué qu’elle poursuivrait ses activités en Birmanie. Cette décision dénote avec les nombreuses annonces de retrait de groupes étrangers depuis deux ans. Pour rappel, Maersk fournit des services de transport de conteneurs et de logistique en Birmanie depuis 2013 et emploie directement plus de 300 employés locaux à Rangoun en s’appuyant sur les chaînes d’approvisionnement locales.

L’ambassade de Birmanie à Bangkok a annoncé mi-décembre que les travailleurs migrants en Thaïlande devaient payer un impôt sur le revenu de 2 %. Les travailleurs doivent payer des impôts sur les salaires gagnés d’octobre à décembre de cette année à l’ambassade. Les travailleurs peuvent payer l’impôt sur le revenu mensuellement ou une fois tous les trois mois, six mois ou neuf mois à partir de 2024. Il y a jusqu’à cinq millions de travailleurs migrants birmans en Thaïlande. L’ambassade de Birmanie à Singapour a également annoncé que les travailleurs migrants – à l’exception des étudiants – devront également payer un impôt sur le revenu minimum de deux pour cent. Le régime a exigé que tous les ressortissants birmans travaillant à l’étranger doivent envoyer 25 pour cent de leurs revenus en devises par l’intermédiaire de ses banques.

Société/Répression/Conflit

Un tiers de la population birmane, soit plus de 18 millions d’habitants, a désormais besoin d’aide humanitaire, a alerté lundi l’ONU, lançant un appel aux dons d’un milliard de dollars pour 2024 pour faire face à l’explosion des besoins depuis le coup d’État. « La Birmanie est au bord du précipice pour 2024, avec une intensification de la crise humanitaire depuis la prise de pouvoir des militaires en février 2021, et des civils qui vivent dans la peur », indique le rapport du bureau humanitaire de l’ONU (Ocha) publié lundi.

En raison de la crise politique et économique que traverse le pays depuis le coup d’État militaire de 2021, les prix des denrées alimentaires et d’autres produits de base n’ont cessé d’augmenter. L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM) ont déclaré que 15,2 millions de personnes en Birmanie sont désormais confrontées à une insécurité alimentaire modérée ou grave. Le PAM a déclaré qu’il ne disposait que de 59 pour cent des fonds nécessaires pour soutenir la population birmane au cours des six prochains mois.

Un groupe ethnique armé du nord de la Birmanie a enlevé et recruté de force des civils fuyant les combats dans l’État de Shan, a déclaré Human Rights Watch jeudi 21 décembre. L’armée du Birmanie utilise également depuis longtemps des adultes pour le travail forcé et le recrutement d’enfants, mais il est difficile d’obtenir des informations récentes sur les pratiques illégales dans les zones contrôlées par la junte. L’Armée de l’Alliance démocratique nationale du Myanmar (MNDAA), un groupe armé de l’ethnie Kokang, devrait immédiatement mettre fin à ses pratiques abusives contre les civils et prendre toutes les mesures disponibles pour les protéger pendant les hostilités contre les forces armées de Birmanie et les milices pro-junte. Plus de détails sur ce lien.

L’armée de l’air birmane a célébré son 76e anniversaire le 15 décembre en mettant en service deux nouveaux chasseurs Su-30 de fabrication russe. Lors de la cérémonie, Min Aung Hlaing a fait l’éloge de l’armée de l’air pour ses “performances exceptionnelles” au combat dans le nord de l’État Shan, suggérant, contrairement aux faits, que le régime pourrait prendre l’avantage dans les combats. Malgré sa flotte de chasseurs, le régime a perdu 21 villes et des centaines d’avant-postes en moins de deux mois, depuis que l’alliance pour la fraternité a lancé l’opération 1027 à la fin du mois d’octobre. Le commandant Khaing Thant Moe, pilote de la junte, qui a été capturé par les forces de la résistance karenni, a admis avoir mené des raids de bombardement visant la population civile.

Le ministre de l’Intérieur et de l’Immigration du gouvernement d’unité nationale U Lwin Ko latt est allé rencontrer les responsables de la première ligne à l’ouest de la rivière Sittaung, a annoncé le NUG le 24 décembre 2023. Il a discuté de la mise en œuvre des objectifs opérationnels avec les responsables militaire de la région et a discuté avec eux des opérations, notamment avec le commandant militaire adjoint, Tin Oo.

L’Armée de libération nationale Ta’ang a pris le contrôle de la ville de Manton, après trois jours d’assaut contre la junte. Les forces de l’Alliance des Frères du Nord continue à s’emparer des villes et des territoires du régime de la junte – semaine après semaine, alors que de violents combats sont actuellement signalés dans la ville de Mrauk-U, dans l’État de Rakhine.

Le Conseil du district autonome de Paletwa (PADC), un organe directeur dirigé par des civils, a demandé une aide humanitaire pour plus de 30 000 personnes déplacées dans la municipalité de Paletwa. « Il fait trop froid ici. Les personnes déplacées ont besoin de tout, notamment de bâches, de vêtements, de nourriture et de médicaments. Ils utilisent des feuilles de bananier comme toit parce que l’armée birmane a restreint l’accès aux transports », a déclaré Salaing Myo Thit, président du PADC.

Un groupe se faisant appeler No More Dictatorship People’s Defence Force (PDF) a affirmé avoir tiré six obus d’artillerie à longue portée de 107 mm, qui ont atterri à l’intérieur de l’enceinte du palais de Mandalay, où se trouve le quartier général du commandement central de l’armée birmane, le 21 décembre. « Cette attaque a été menée conjointement avec d’autres forces de résistance. Nous avons calculé la température et la vitesse du vent pour pouvoir atteindre l’objectif. Malheureusement, il y a eu une erreur avec un obus », a déclaré Charlie, le porte-parole du PDF. Le nombre de victimes est inconnu, mais les habitants ont affirmé que de nombreuses ambulances étaient entrées dans le palais après l’attaque. Les PDF basés à Mandalay ont averti les gens d’éviter de s’approcher des douves ou de tout autre endroit où les troupes de l’armée birmane sont déployées.

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