Gavroche a sélectionné pour vous quelques nouvelles saillantes en Birmanie durant cette semaine écoulée. Un survol de l’actualité indispensable pour tous ceux qui s’intéressent à ce pays d’Asie du Sud-Est.
COVID
Depuis le début de la pandémie, 613 784 infections et 19 434 décès liés au coronavirus ont été signalés dans le pays. La Birmanie a administré au moins 66 954 796 doses de vaccins COVID jusqu’à présent. En supposant que chaque personne a besoin de deux doses, 61,9 % de la population du pays serait vaccinée.
Politique
Le rapporteur spécial de l’ONU sur la Birmanie Tom Andrews a qualifié mercredi de frauduleuse une prochaine élection en Birmanie, accusant la junte de chercher un vernis de légitimité et reprochant à la communauté internationale de ne pas en faire assez pour défier le régime. “La junte se prépare à ce qu’elle décrit comme une élection”, a déclaré Thomas Andrews, sur la situation des droits en Birmanie, à la presse à Genève. La junte, a pris le pouvoir et renversé le gouvernement démocratiquement élu d’Aung San Suu Kyi en février 2021, souhaite organiser des élections dans un an et a annoncé une réforme du système électoral. “Ce ne sera pas une élection. C’est une fraude.” a déclaré Andrews.
Le régime militaire birman a décidé de fermer les jeux vidéo en ligne qui célèbrent – et contribuent à financer – le mouvement de résistance armée du pays. Dans un décret publié le 21 septembre, le ministre de la sécurité des frontières de la junte, le colonel Win Tin Soe, a interdit les jeux qui simulent des combats menés contre les forces du régime par la Force de défense du peuple (PDF), dirigée par l’opposition. L’ordonnance prévoit que des poursuites judiciaires seront engagées contre les personnes qui ont ces jeux sur leur téléphone portable et que les entreprises qui font de la publicité pour ces applications seront “exposées” par le régime.
Économie
Dans son dernier rapport, la Banque asiatique de développement anticipe une reprise de la croissance économique de +2,0% en Birmanie pour l’année fiscale 2022, se terminant le 30 septembre 2022, contre une contraction de -0,3% prévue dans son rapport précédent datant du mois d’avril 2022. L’activité économique s’est redressée depuis mars 2022, malgré les troubles politiques domestiques qui continuent d’entraver l’investissement et la consommation. L’inflation atteint un niveau très élevé à +17,3% g.a. sur les premiers 6 mois de l’année fiscale 2022 du fait de la forte augmentation des prix des produits alimentaires et des hydrocarbures, ainsi que de la dépréciation continue du Kyat.
La Birmanie veut accroître sa coopération monétaire et commerciale avec la Russie, son principal soutien depuis le coup de février 2021. Alors que la Birmanie maintient ses relations avec la Russie dans le domaine de l’armement, le chairman du Conseil administratif d’État souhaite diminuer l’usage du dollar US pour les paiements internationaux de la Birmanie au profit d’autres devises telles que le rouble, le yuan, ou encore la roupie indienne. Le Conseil administratif d’État envisage ainsi d’utiliser le système de paiement par carte russe MIR pour les échanges entre la Russie et la Birmanie. Par ailleurs, la Birmanie aurait trouvé un accord avec la Russie pour s’acquitter de ses importations d’engrais en provenance de Russie via un système de troc et de ses achats de carburant par des paiements en rouble.
Société
Neuf enfants et 6 adultes ont été tués lorsque des hélicoptères de l’armée ont tiré sur une école en Birmanie, ont rapporté lundi des médias et des habitants, l’armée affirmant avoir ouvert le feu parce que des rebelles utilisaient le bâtiment pour attaquer ses forces.
Un reportage à saluer : celui de la chaîne France 24 qui vient de ramener de Birmanie un sujet en immersion. Le 1er février 2021, l’armée birmane reprend le pouvoir, mettant brutalement fin à une parenthèse démocratique d’une décennie. En quelques mois, des milliers de civils vont être tués et des milliers d’autres jetés en prison. Alors qu’un gouvernement de l’ombre se forme rapidement, la résistance armée s’organise dans un pays coupé du monde, et entré en autarcie. Avec ce reportage exclusif tourné dans les maquis rebelles et les milieux clandestins de la résistance pro-démocratique, France 24 dresse un bilan de la guerre civile.
Le 23 septembre, la junte birmane a lancé des frappes aériennes et un assaut terrestre sur le village de Letyetkone, dans la région de Sagaing, au centre-nord du pays. Dans ce village se trouvait une école située à l’intérieur d’un monastère bouddhiste. Comme on pouvait s’y attendre, l’attaque a fait de nombreux morts parmi les civils – au moins 13 selon le dernier décompte, dont sept enfants.
Selon des sources locales, des milliers de villageois ont été déplacés par les récents assauts militaires dans le canton de Khin-U, dans la région de Sagaing.. Des membres de la résistance anti-junte ont déclaré qu’une colonne de 70 soldats dans l’ouest de Khin-U et une unité de 200 soldats dans l’est ont perpétré ces attaques. La première colonne visait les villages situés le long de l’autoroute reliant Khin-U au canton de Ye-U, situé à l’ouest. Mercredi à 10 heures du matin, ils sont arrivés dans la communauté de Thagara Myo Thit, à environ 13 km du centre administratif de Khin-U.
Tourisme, culture, sport
Une reine de beauté qui s’est élevée contre les dirigeants militaires birman est resté bloquée à l’aéroport international de Bangkok, dans l’espoir d’être autorisée à entrer sur le territoire thaïlandais, alors que des militants et son employeur demandent aux autorités de ne pas la renvoyer dans son pays. Han Lay, qui a attiré l’attention du monde entier l’année dernière par son discours émouvant sur la répression meurtrière par l’armée des manifestations anti-junte dans son pays natal, la Birmanie, s’est vu refuser l’entrée en Thaïlande par les services de l’immigration.