Gavroche a sélectionné pour vous quelques nouvelles saillantes en Birmanie durant cette semaine écoulée. Un survol de l’actualité indispensable pour tous ceux qui s’intéressent à ce pays d’Asie du Sud-Est.
Politique, Diplomatie
Les forces pro-démocratiques birmanes ont appelé la population à organiser une grève silencieuse mercredi 1er février pour marquer le deuxième anniversaire de la prise du pouvoir par les militaires. La junte affirme que la vie est revenue à la normale sous le régime militaire, mais en restant chez soi, en fermant les commerces et en vidant les rues, le mouvement vise à montrer le mécontentement des masses. Le GSCB, qui regroupe plus de 30 comités de grève en Birmanie, a demandé à la population de rester chez elle de 10 heures à 15 heures mercredi. Tayzar San, éminent leader anti-régime, a écrit que l’anniversaire du coup d’État est le jour où l’état d’urgence déclaré par les militaires “terroristes” expirera et qu’il est important de montrer une opposition continue à la junte ce jour-là.
Le gouvernement australien s’est dit “profondément préoccupé” après que la junte birmane a annulé la grâce accordée à l’économiste Sean Turnell et l’a convoqué devant un tribunal pour avoir critiqué le régime. Il avait été amnistié “en considération des relations bilatérales et pour des raisons humanitaires”, a déclaré le régime au moment de sa libération. Toutefois, la grâce a été révoquée en décembre après que Sean Turnell a critiqué la junte dans des interviews accordées aux médias et dans des publications sur les réseaux sociaux. Le ministère australien des affaires étrangères et du commerce a déclaré dans un communiqué que le gouvernement était profondément préoccupé par le fait que les autorités birmane avaient annulé l’amnistie du professeur Turnell et émis une citation à comparaître devant un tribunal birman.<
L’ambassadeur birman auprès des Nations unies, U Kyaw Moe Tun, a demandé à l’ONU de faire respecter le principe de la “responsabilité de protéger” et de veiller à ce que les responsables des atrocités commises par la junte rendent des comptes. Depuis la répression des manifestants pacifiques après le coup d’État de 2021, la Birmanie a demandé aux Nations unies d’appliquer ce principe pour empêcher la junte de tuer des civils et aider les personnes touchées par les massacres, les crimes de guerre, les frappes aériennes et les incendies criminels.
Économie
Augmentation de 45% des entreprises inscrites au registre du commerce en 2022. Selon le registre des entreprises birman (DICA), le nombre des entreprises inscrites augmente de 45% à 11 618 en 2022 par rapport à l’année précédente. Il s’agit toutefois d’une amélioration relative par rapport à la tendance observée en 2021, qui avait vu une chute de 47%.
Rapport de l’ONG Justice For Myanmar. Dans son rapport récent « Developing a Dictatorship », Justice For Myanmar (JFM) nomme plus de 60 gouvernements, organisations internationales et des institutions financières qui soutiennent directement et indirectement le gouvernement militaire depuis le coup d’État du 1er février 2021. Ce soutien s’opère sous quatre formes principales : politique, financier, coopération technique et location de biens.
Société
La culture de l’opium est en plein essor en Birmanie pays dirigé par une junte militaire, inversant une tendance à la baisse sous les gouvernements civils. Cette nation d’Asie du Sud-Est a enregistré une augmentation de 33 % de la culture du pavot à opium et une hausse de 88 % du rendement potentiel de l’opium depuis que les militaires ont pris le pouvoir au détriment d’un gouvernement élu en février 2021, selon un rapport de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime, qui indique qu’une expansion significative de l’économie de l’opium en Birmanie est en cours.
L’enquête sur l’opium de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) pour la Birmanie a révélé que la culture a augmenté de manière significative, inversant la tendance à la baisse de 2014 à 2020. Le rapport “Myanmar Opium Survey 2022 : Cultivation, Production and Implications” a analysé les données recueillies au cours de la première saison de culture complète depuis la prise du pouvoir par les militaires, montrant une augmentation de 33% de la zone de culture, qui atteint 40 100 hectares, et une augmentation de 88% du rendement potentiel, qui atteint 790 tonnes métriques. Après une augmentation modérée de la superficie cultivée (2 %) et du rendement (4 %) au cours de la saison 2021, les résultats de 2022 confirment que l’économie de l’opium en Birmanie est en pleine expansion. Les hausses les plus importantes ont été enregistrées dans l’État de Shan, où la culture a augmenté de 39 %, suivi par les États de Chin et de Kayah, qui ont enregistré des hausses de 14 % et 11 %, tandis que la culture dans l’État de Kachin a connu une hausse modérée de 3 %. Le rendement moyen estimé de l’opium a également augmenté de 41% pour atteindre 19,8 kg/ha – la valeur la plus élevée depuis que l’ONUDC a commencé à le mesurer en 2002 – ce qui indique des pratiques agricoles de plus en plus sophistiquées et la disponibilité d’engrais.
Les groupes rebelles karens affirment que les forces de la junte birmane ont subi de lourdes pertes et ont été chassées des villages pendant sept jours dans le canton de Kawkareik, dans l’État Karen. Environ 150 soldats du régime ont attaqué plusieurs villages près de la ville de Kyondoe et environ 90 d’entre eux ont été tués et 50 blessés, tandis que trois combattants de la résistance ont trouvé la mort, selon le commando du bataillon Lion, qui a pris part aux combats. Les deux branches armées de l’Union nationale karen (KNU), l’Armée de libération nationale karen et l’Organisation de défense nationale karen, l’Armée démocratique bouddhiste karen et divers groupes de résistance ont attaqué les forces du régime depuis le 20 janvier.
