Gavroche a sélectionné pour vous quelques nouvelles saillantes en Birmanie durant cette semaine écoulée. Un survol de l’actualité indispensable pour tous ceux qui s’intéressent à ce pays d’Asie du Sud-Est.
COVID
Depuis le début de la pandémie, 613 784 infections et 19 434 décès liés au coronavirus ont été signalés dans le pays. La Birmanie a administré au moins 66 954 796 doses de vaccins COVID jusqu’à présent. En supposant que chaque personne a besoin de deux doses, cela suffit pour avoir vacciné environ 61,9 % de la population du pays.
Politique, Diplomatie
Les ministres des Affaires étrangères d’Asie du Sud-Est ont décidé jeudi de persister dans la mise en place du plan de paix en Birmanie en cinq points, une décision qu’un groupe de défense des droits de l’homme a qualifié d'”énorme déception”, quelques jours après la frappe aérienne la plus sanglante du pays depuis le coup d’État militaire de l’année dernière.
Le gouvernement militaire birman a averti que toute pression exercée par ses voisins d’Asie du Sud-Est en vue de fixer un calendrier pour un plan de paix aurait des “répercussions négatives”. Le gouvernement militaire a fait cette déclaration en réponse à une réunion tenue plus tôt dans la journée de jeudi 27 octobre par les ministres des affaires étrangères de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), qui ont discuté des moyens d’apaiser le conflit qui s’intensifie dans le pays.
Un commandant de la junte birmane a rendu visite au chef militaire du Bangladesh, le général SM Shafiuddin Ahmed, à Dhaka, dans une tentative apparente d’améliorer les relations et de renforcer la sécurité régionale. Le ministère bangladais de la défense a déclaré que le commandant des opérations spéciales du régime, le lieutenant-général Phone Myat, avait expliqué la situation en Birmanie et la manière dont la junte tentait de maintenir l’ordre public tout en collaborant avec les pays amis.
Économie
La Birmanie est de nouveau inscrite sur la « liste noire » du GAFI (Groupe d’action financière anti blanchiment de l’OCDE) depuis le 21 octobre. Cette inscription ne s’accompagne pas d’un appel du GAFI à la mise en œuvre de contre-mesures, comme c’est le cas pour la Corée du Nord et l’Iran, mais appelle la mise en œuvre de mesures de vigilance renforcée par les banques et acteurs financiers. Ces mesures ne doivent en aucun cas avoir un effet sur l’aide humanitaire dans le pays. Au regard des sanctions internationales sur le régime, et de la présence préalable du pays sur liste grise GAFI, les institutions financières privées sont d’ores et déjà incitées à un niveau élevé de compliance afin d’opérer via/vers la Birmanie. Pour mémoire, la Birmanie avait déjà été mise sur liste noire entre juin 2011 et février 2016.
La junte militaire renforce son contrôle financier sur les entreprises en ordonnant la compilation d’une base de données regroupant les comptes bancaires des entreprises opérant dans les 29 zones industrielles de Rangoun. L’association des banques a par ailleurs informé qu’elle avait communiqué à la banque centrale ainsi qu’à l’organisme de renseignement financier un rapport sur les titulaires de comptes susceptibles de financer le terrorisme et le blanchiment de l’argent.
Société
L’armée birmane a déployé le 24 octobre des avions de combat MiG-29 et 300 soldats dans la ville de Myawaddy, près de la frontière thaïlandaise, dans le district de Mae Sot, dans la province de Tak, pour contrer les attaques des forces ethniques. Cette mesure a été prise après que les combattants karens ont infligé de lourds dégâts aux militaires birmans et conquis certaines parties de la ville de Kawkareik au cours des trois derniers jours. L’Union nationale karen et la Force de défense du peuple font partie des forces militaires qui s’opposent au coup d’État de la junte birmane.
L’attaque aérienne de la junte birmane contre un concert de musique à l’intérieur du territoire de l’Armée de l’indépendance kachin dans le canton de Hpakant, le 30 octobre, a suscité des condamnations nationales et internationales, mais pas de la part des groupes armés qui ont engagé des pourparlers de paix avec le régime. Les organisations armées ethniques, dont l’Union nationale karen, le Parti national progressiste karenni et l’Alliance des trois frères, composée de trois membres, ont condamné les raids aériens de l’État kachin qui ont tué plus de 60 personnes, dont des civils. Mais dix autres EAO, dont le Conseil de restauration de l’État Shan, l’Armée unie de l’État Wa et l’Armée de l’alliance démocratique nationale, qui ont tenu des pourparlers avec le chef de la junte, Min Aung Hlaing, sont restées muettes.
Malgré les nombreuses exécutions extrajudiciaires, les violations des Conventions de Genève et les crimes de guerre perpétrés par la junte birmane, les groupes de résistance et leurs organisations armées ethniques (EAO) alliées jurent qu’elles traitent leurs prisonniers de guerre avec humanité.
Deux Rohingyas ont été abattus jeudi à l’intérieur de leur camp à Cox’s Bazar, lors du troisième meurtre de ce type au cours des deux derniers jours par des partisans présumés du groupe militant de l’ARSA, selon des dirigeants de la communauté rohingya. Pas moins de 40 Rohingyas ont été tués depuis le début de 2022 par des groupes armés dans les camps tentaculaires près de la frontière sud-est du Bangladesh avec la Birmanie, selon les dossiers de la police.