Gavroche a sélectionné pour vous quelques nouvelles saillantes en Birmanie durant cette semaine écoulée. Un survol de l’actualité indispensable pour tous ceux qui s’intéressent à ce pays d’Asie du Sud-Est.
Politique
La Birmanie accordera la priorité au rétablissement de la stabilité avant la tenue d’élections, a déclaré le chef de la junte Min Aung Hlaing un jour après que le gouvernement militaire a prolongé l’état d’urgence du pays pour une nouvelle période de six mois jusqu’au 1er février 2023.
La France condamne fermement l’exécution, annoncée le 25 juillet 2022, de quatre prisonniers politiques par le régime militaire issu du coup d’État du 1er février 2021 en Birmanie : l’écrivain Kyaw Min Yu, l’ancien député de la Ligue Nationale pour la démocratie Phyo Zayar Thaw, Hla Myo Aung et Aung Thura Zaw. Alors qu’aucune exécution n’avait été recensée dans le pays depuis plus de trente ans, ces exécutions constituent une régression majeure et une nouvelle étape dans l’escalade des atrocités commises par la junte birmane depuis le coup d’État. La France rappelle son opposition constante, en tous lieux et en toutes circonstances, à la peine de mort. Elle reste engagée avec détermination pour l’abolition universelle de ce châtiment injuste, inhumain et inefficace. Elle appelle tous les États appliquant encore la peine de mort à établir un moratoire en vue de son abolition définitive.
Le régime militaire birman a exécuté l’ancien député de la NLD, Phyo Zeya Thaw, l’éminent militant Kyaw MinYu, plus connu sous le nom de “Ko Jimmy”, ainsi que Aung Thura Zaw et Hla Myo Aung. L’Union européenne condamne fermement ces exécutions et exprime ses sincères condoléances aux familles et amis des victimes, qui sont en deuil. Ces exécutions à motivation politique représentent une nouvelle étape vers le démantèlement complet de l’État de droit et une nouvelle violation flagrante des droits de l’homme en Birmanie. Ces quatre hommes sont les premiers prisonniers à être exécutés en Birmanie depuis plus de trente ans, une décision qui va à l’encontre de la tendance mondiale générale à l’abolition de la peine de mort. L’Union européenne est fondamentalement opposée à la peine de mort, qui constitue un châtiment inhumain, cruel et irréversible, violant le droit inaliénable à la vie.
La junte de Birmanie s’est insurgée pour sa part contre la condamnation internationale du premier recours à la peine capitale dans le pays depuis des décennies, affirmant que les quatre prisonniers exécutés – dont deux éminents défenseurs de la démocratie – “méritaient de nombreuses condamnations à mort”. Les exécutions annoncées lundi ont suscité des condamnations dans le monde entier, accru les craintes que d’autres ne suivent et suscité des appels à des mesures internationales plus sévères contre la junte déjà isolée. Mais les autorités militaires se sont montrées défiantes, le porte-parole Zaw Min Tun insistant sur le fait que les hommes “ont eu le droit de se défendre conformément à la procédure judiciaire”.
Le ministère des Affaires étrangères français a convoqué vendredi 29 juillet l’ambassadeur de la Birmanie à Paris pour protester contre l’exécution de quatre prisonniers politiques par la junte militaire, a indiqué à l’AFP une source diplomatique.
La Malaisie mène une campagne pour une action plus dure contre la Birmanie lors du prochain rendez-vous de l’ASEAN qui réunira les ministres des Affaires étrangères cette semaine au Cambodge.
Économie
Selon le Thai National Shippers’ Council (TNSC), la Banque centrale birmane a ordonné aux entreprises et aux emprunteurs individuels de suspendre le remboursement des prêts étrangers, la dernière d’une série de mesures visant à consolider les réserves de change en baisse du pays, ne devrait pas avoir d’impact significatif sur les exportations thaïlandaises. Le président du TNSC, Chaichan Chareonsuk, a déclaré “les exportations thaïlandaises vers la Birmanie n’ont représenté que 1,6 % des exportations totales thaïlandaise, soit 4,3 milliards de dollars US l’année dernière, ce qui signifie que l’impact de la mesure de remboursement des prêts étrangers birman devrait être mineur”.
Société
L’armée birmane a été accusée d’utiliser des avions Yak-130 de fabrication russe capables d’attaquer au sol contre des civils, dans le but d’éradiquer toute opposition à son régime. Myanmar Witness, un groupe basé à Londres qui recueille des preuves de violations des droits de l’homme en Birmanie. affirme avoir pu vérifier des enquêtes de source ouverte sur plusieurs occasions où des roquettes non guidées et des canons de 23 mm ont été utilisés dans des zones bâties.
Kubota Tôru, un réalisateur de documentaire japonais, a été arrêté à Rangoun, samedi 30 juillet en Birmanie, alors qu’il y filmait une manifestation contre la junte. Les autorités birmanes l’ont placé en détention en saisissant sa caméra et tous ses autres équipements.
La Birmanie a confisqué des stupéfiants et du matériel lié à la drogue pour une valeur de plus de 311,58 millions de dollars entre janvier et mai de cette année, ont rapporté cette semaine les médias officiels.
Tourisme, culture, sport
La Birmanie a publié de nouvelles directives sanitaires pour les voyageurs entrant en Birmanie, qui prendront effet à partir du 1er août, selon le ministère de la Santé du pays (MOH). Selon les nouvelles directives, les voyageurs doivent présenter une preuve de vaccination avec un vaccin approuvé par le MOH et un test RT-PCR COVID-19 négatif délivré 48 heures avant l’arrivée.
Les enfants de moins de 12 ans voyageant avec des parents ou des tuteurs complètement vaccinés sont exemptés de l’obligation de vaccination. Conformément aux directives sanitaires, les voyageurs doivent également présenter un formulaire de déclaration de santé et un formulaire de demande de test rapide COVID-19, ajoute le ministère.
Pour les étrangers, une assurance médicale COVID-19 souscrite auprès de Myanmar Insurance doit être présentée à l’aéroport. Aux comptoirs de quarantaine et d’immigration des aéroports, un écouvillon de chaque passager sera prélevé pour un test RDT COVID-19, le résultat étant donné dans l’heure qui suit, selon le ministère.