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BIRMANIE EXPRESS – ACTUALITÉS : Que retenir de l’actualité birmane du 4 au 10 mars ?

Date de publication : 11/03/2024
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KIA Kachin

 

Gavroche a sélectionné pour vous quelques nouvelles saillantes en Birmanie durant cette semaine écoulée. Un survol de l’actualité indispensable pour tous ceux qui s’intéressent à ce pays d’Asie du Sud-Est.

 

France, Italie

 

L’association Justice for Myanmar (JFM) a appelé l’Italie à sanctionner Rachel Tayza, fille de l’homme d’affaires birman Tay Za, étroitement lié à la junte birmane. Considérée comme une dirigeante d’entreprises familiales appartenant au conglomérat Htoo Group, sanctionné par l’Union européenne pour ses liens avec la junte, Rachel Tayza résiderait en Italie. Le 4 mars, les avocats français William Bourdon et Lily Ravon ont dénoncé Tayza aux autorités italiennes au nom du groupe de défense des droits de l’homme en tant qu’administrateur d’entreprises appartenant au groupe Htoo de sa famille, sanctionné par l’UE. Le JFM a demandé à l’Italie de geler les avoirs de Tayza et de l’expulser du pays. Selon l’association, Rachel Tayza aurait continué ses activités commerciales pour le compte du groupe Htoo, y compris avec des entreprises liées directement à l’armée birmane. JFM dénonce le fait que l’Italie permette à Rachel Tayza de financer indirectement la junte et appelle l’Union européenne à sanctionner l’ensemble du groupe Htoo.

 

Politique, Diplomatie

 

Malgré l’absence d’accords majeurs lors des récents pourparlers de paix entre la junte birmane et l’Alliance des Frères ethniques armés, des rumeurs non confirmées évoquent plusieurs engagements des deux parties. Ces discussions font suite à un cessez-le-feu négocié par la Chine dans l’État Shan Nord frontalier de la Chine. Le rapport chinois mentionne des discussions sur un potentiel cessez-le-feu dans l’État Rakhine et des engagements portant sur la reconnaissance d’une région autonome Shan, le retrait des troupes des zones occupées, la protection des intérêts chinois, la facilitation du transport et la gestion des zones de commerce frontalier. Le régime birman a démenti ces informations, insistant sur la protection de son territoire et la gestion des frontières sous son contrôle. L’Alliance confirme des discussions mais nie un accord de cessez-le-feu et la véracité de tous les points rapportés. Le flou demeure donc sur les résultats exacts de ces pourparlers.

 

La junte birmane s’est fermement opposée à la tenue d’un séminaire au parlement thaïlandais le 2 mars sur la situation en Birmanie Cet évènement réunissait des représentants du gouvernement parallèle birman opposé à la junte, des députés thaïlandais d’opposition, des militants pro-démocratie et d’autres acteurs. Malgré les objections de la junte, le séminaire s’est déroulé et a permis à différentes parties prenantes de discuter d’une solution politique pacifique et durable pour la Birmanie. La junte, critiquée pour son manque de légitimité démocratique par d’anciens ministres thaïlandais, continue de maintenir de bonnes relations avec le gouvernement thaïlandais. Ce dernier prévoit de travailler avec la junte pour acheminer de l’aide humanitaire en Birmanie, tout en craignant un afflux de réfugiés birmans fuyant la conscription imposée par la junte.

 

Le 4 mars, le secrétaire d’État Antony Blinken a remis le 18e prix international annuel des femmes de courage (IWOC) à Myintzu Win de Birmanie lors d’une cérémonie dans la salle Est de la Maison Blanche à Washington. Myintzu Win est une avocate pénaliste de longue date qui défend les droits fondamentaux des communautés marginalisées et veille à ce qu’elles bénéficient de procès équitables. Elle dirige une équipe d’aide juridique qui forme des étudiants en droit à titre d’avocats pro bono et sensibilise le public à l’état de droit, tout en collaborant avec des avocats indépendants pour aider ceux qui ont besoin d’un soutien juridique.

 

Économie

 

Ignorant des difficultés rencontrées suite à ses précédents plans pour relancer l’économie birmane, le chef de la junte militaire Min Aung Hlaing a ordonné le 7 mars, lors d’une réunion sur le coton et le textile, d’augmenter la production de coton et de vêtements de qualité pour créer des emplois et réduire les importations. Or, les combats font rage dans les régions productrices de coton (États Shan et Chin), et de nombreuses usines textiles ferment ou suspendent leur activité face aux coupures d’électricité et aux coûts croissants.

 

Selon le ministère birman du Commerce, au cours des onze premiers mois (avril-février) de l’exercice fiscal de 2023-2024, le commerce bilatéral transfrontalier avec la Thaïlande s’est élevé à 4 Mds USD (exportations à 2,9 Mds USD et importations à 1,2 Mds USD), plaçant la Thaïlande au premier rang des partenaires commerciaux transfrontalier devant la Chine avec un excédent commercial de 1,7 Mds USD. Les principaux produits exportés vers la Thaïlande comprennent les vêtements, les produits agricoles et de la pêche tandis que les importations depuis la Thaïlande se concentrent sur les biens d’équipements, les médicaments, les matières premières industriels, les engrais et les articles électroniques. Pour rappel, depuis le 14 août 2023, la banque centrale birmane a autorisé les banques agréées à utiliser le baht thaïlandais pour les règlements internationaux, ce qui facilite les opérations financières transfrontalières.

 

Selon le ministère birman du Commerce, les exportations du secteur manufacturier atteignent 8,1 Mds USD au cours des 11 mois de l’exercice 2023-24 en cours, soit une baisse de 2 Mds USD par rapport à la même période de l’exercice précédent. Les exportations manufacturières continuent de devancer les autres secteurs, notamment agricole, grâce aux ventes de l’industrie textile qui constituent le premier poste d’exportation birman.

 

Société/Répression/Conflit

 

Lors d’une réunion tenue le 4 mars, la junte birmane a décidé d’accélérer la mise en place de la conscription des jeunes birmans. Dès avril, 5 000 jeunes birmans conscrits seront formés. Un comité national de supervision a été créé et des règles d’enrôlement ont été rédigées. Une campagne de communication est en cours pour tenter de faire accepter la conscription par la population. Parallèlement, de nombreux jeunes birmans tentent de fuir le pays pour éviter le service militaire obligatoire. La nouvelle loi sur la conscription, réactivée par le chef de la junte Min Aung Hlaing en février dernier, concerne tous les hommes âgés de 18 à 35 ans et les femmes de 18 à 27 ans. La durée du service est de deux ans, pouvant aller jusqu’à cinq ans en situation d’urgence. Ceux qui tenteront d’y échapper risquent de trois à cinq ans de prison. Cette loi n’avait jamais été appliquée auparavant.

 

Le 9 mars, l’armée karen (KNLA) et des groupes de résistance alliés ont capturé le QG du bataillon d’infanterie 355 de la junte birmane et un poste de police dans la ville de Myawaddy, située à la frontière thaïlandaise. Les combats ont duré trois jours, provoquant des frappes aériennes et des bombardements de la junte. Près de 100 maisons ont été détruites et la quasi-totalité des 7 000 habitants ont fui vers la ville frontalière. L’armée karen et ses alliés poursuivent leur offensive contre d’autres bataillons de la junte. On dénombre des pertes des deux côtés, dont au moins cinq morts et deux blessés parmi les forces anti-régime.

 

L’armée birmane est accusée d’avoir utilisé des armes chimiques contre la ville de Hsi Hseng, contrôlée par une armée rebelle, dans l’État de Shan. L’armée rebelle Pa-O affirme que le 6 mars, des drones du régime ont largué des bombes chimiques provoquant des symptômes tels que des difficultés respiratoires, de la fatigue et des vertiges. Ce ne sont pas les premières accusations d’utilisation d’armes chimiques par la junte birmane, et les combats se poursuivent dans la région, forçant plus de 70 000 personnes à fuir.

 

Les forces rebelles ont attaqué et capturé 16 camps militaires du Conseil d’administration militaire dans l’État Kachin entre le 7 et le 9 mars, y compris le camp de Nanlong, le camp de Masen Kawng et le camp de Ding Wa Rum. Le 8 mars, le 142e bataillon du Conseil d’administration militaire s’est rendu à la KIA et aux forces conjointes.

 

L’aéroport de Myitkyina dans l’État Kachin est fermé depuis samedi, les combats s’intensifient. L’aéroport a été fermé en raison des combats entre l’armée de l’indépendance Kachin et la junte militaire, qui a également bombardé la région. La junte a également fermé l’aéroport de Bhamo mercredi.

 

Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (UNOCHA) a déclaré que 148 500 personnes dans l’État d’Arakan et dans la municipalité de Paletwa, dans le Chinland, ont été déplacées depuis novembre dernier. Il a ajouté que les frappes aériennes et les bombardements se sont intensifiés à mesure que l’AA se rapproche de Sittwe, la capitale de l’État. Au moins 21 civils ont été tués et 30 autres blessés par un obus d’artillerie égaré tombé sur un marché de Sittwe le 29 février. L’AA et l’armée ont échangé leurs accusations concernant l’attaque. L’UNOCHA a ajouté qu’il y avait plus de 2,7 millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays (PDI) dans tout le pays.

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