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BIRMANIE EXPRESS – ACTUALITÉS : Que retenir de l’actualité birmane du 9 au 15 décembre ?

Date de publication : 16/12/2024
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yadana birmanie Total

 

Gavroche a sélectionné pour vous quelques nouvelles saillantes en Birmanie durant cette semaine écoulée. Un survol de l’actualité indispensable pour tous ceux qui s’intéressent à ce pays d’Asie du Sud-Est.

 

Politique, Diplomatie

 

La situation en Birmanie s’aggrave de manière alarmante. Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, s’est dit “très inquiet” face à l’escalade des violences, notamment dans l’État Rakhine où des attaques aériennes indiscriminées causent des pertes civiles. Les affrontements entre la junte militaire et les groupes armés ethniques, exacerbés par le coup d’État de 2021, ont conduit à une instabilité croissante et à de nouveaux déplacements de population. L’ONU appelle toutes les parties à cesser immédiatement les hostilités, à protéger les civils et à éviter toute action susceptible d’attiser les tensions intercommunautaires. La situation humanitaire se détériore rapidement, soulignant l’urgence d’une solution politique négociée pour mettre fin à ce conflit.

 

Le général Min Aung Hlaing a exhorté les nouvelles recrues de l’Académie militaire à surmonter les épreuves, insistant sur l’importance de la force mentale et de l’endurance, même en situation d’infériorité numérique et matérielle. Cependant, ce discours, prononcé alors que le bataillon de police frontalière n° 5 subissait un siège de l’armée Arakan dans l’État Rakhine, s’est rapidement révélé déconnecté de la réalité. Dès le lendemain, le bataillon tombait aux mains des assiégeants, et le brigadier-général Thurein Tun était capturé. Cette défaite illustre les difficultés croissantes du régime à faire face à une guerre civile qui s’intensifie. L’épuisement de ses forces et l’incapacité à maintenir ses positions fragilisent davantage le contrôle du pouvoir en place.

 

Le président de la Commission électorale de l’Union (UEC), U Ko Ko, a annoncé que les observateurs nationaux et internationaux seraient autorisés à surveiller les prochaines élections. Cette déclaration a été faite lors d’une réunion entre l’UEC et les partis politiques qui s’est tenue au bureau de l’UEC à Naypyidaw le 7 décembre. Au cours de la réunion, le président a souligné l’examen par la commission des droits des partis politiques, de leur établissement et de leur enregistrement en vertu de la loi. Il a noté que 53 partis politiques sont actuellement enregistrés, et qu’un parti supplémentaire est en cours de vérification en vue de sa création. Les partis politiques ont été invités à organiser leurs membres et à établir des bureaux répondant aux normes requises au moins 90 jours avant le jour de l’élection, comme le stipule la loi sur l’enregistrement des partis politiques.

 

Les États-Unis ont sanctionné le 11 décembre des entreprises birmanes et russes pour leur soutien au régime militaire birman. Le département américain du Commerce a sanctionné Sky Aviator et Synpex Shwe, deux sociétés birmanes accusées de fournir des équipements militaires à la junte, notamment des pièces pour des avions de combat utilisés dans des frappes aériennes contre des civils. Deux entreprises russes ont également été sanctionnées pour avoir fourni des armes et des pièces à la junte. Ces sanctions s’inscrivent dans une série de mesures internationales visant à isoler le régime et à mettre fin aux violences contre la population civile.

 

Économie

 

D’après les statistiques du ministère de l’Industrie, la Birmanie comptait 48 053 entreprises privées enregistrées à la fin du mois d’octobre 2024, soit une augmentation de 477 entreprises par rapport à mars 2024, marquant la fin de l’exercice fiscal 2023-2024. Près de 50 % de ces entreprises opèrent dans le secteur alimentaire, reflétant l’importance de cette industrie pour l’économie nationale. La région de Rangoun, principal centre d’affaires du pays, regroupe 8 114 entreprises enregistrées, suivie par la région de Mandalay avec 6 810 entreprises et la région d’Ayeyawady avec 5 713.

 

Les exportations de gaz de la Birmanie vers la Thaïlande ont diminué de 9 % au cours des neuf premiers mois de 2024, s’établissant en moyenne à 510 millions de pieds cubes par jour (mmcfd), contre 559 mmcfd sur la même période en 2023. Cette baisse touche principalement les gisements de Yadana (-13 %), Zawtika (-4 %) et Yetagun (-10 %), ce dernier étant en fin de cycle après plus de deux décennies d’exploitation. La production totale de gaz en Birmanie devrait continuer à décliner, ce qui impactera non seulement les exportations vers la Thaïlande et la Chine — qui absorbent 80 % des volumes exportés — mais également les revenus en devises étrangères du pays. Les champs de Yadana et Zawtika sont exploités par la société thaïlandaise PTTEP, qui en détient la majorité des parts. Cette position s’est renforcée après le retrait de l’américain Chevron en avril 2024, dont PTTEP a racheté les participations dans Yadana. Le reste des parts est détenu par MOGE, l’entreprise publique birmane contrôlée par la junte militaire, actuellement sous sanctions européennes et américaines.

 

La Banque mondiale a confirmé l’aggravation de la crise économique en Birmanie, prévoyant une contraction du PIB de 1 % pour l’exercice en cours. Cette détérioration est due à l’impact combiné des conflits armés, des pénuries généralisées, des catastrophes naturelles et des restrictions commerciales. Les conflits ont perturbé les chaînes d’approvisionnement et entraîné une grave crise humanitaire, tandis que les catastrophes naturelles ont aggravé la situation. La fuite des cerveaux, liée à la conscription obligatoire et aux opportunités économiques à l’étranger, exacerbe la crise économique et sociale du pays.

 

Le régime militaire birman, en proie à une grave crise économique, a annoncé de nouveaux contrôles sur les agences d’emploi afin de contraindre les travailleurs migrants à envoyer leurs revenus à l’étranger via les canaux bancaires officiels. Cette mesure, qui oblige les travailleurs à envoyer 25% de leur salaire au taux de change officiel (beaucoup moins avantageux que le taux du marché noir), rencontre une forte opposition des travailleurs et des agences d’emploi, qui craignent pour leur activité.

 

Société/Répression/Conflit

 

Alors que le pays est en proie à une guerre civile intense, notamment dans l’État Rakhine où l’armée Arakan contrôle désormais la frontière avec le Bangladesh, le général Min Aung Hlaing a ouvert le 9 décembre le Festival national des sports à Naypyitaw. Ce faisant, il a tenté de présenter une image de stabilité et de normalité au peuple birman. Cependant, cette initiative a été vivement critiquée sur les réseaux sociaux, notamment par des partisans du régime qui ont reproché au chef militaire de se complaire dans des festivités alors que l’armée subit de lourdes défaites sur le terrain.

 

L’Armée Arakan (AA) a annoncé la capture du général de brigade Thurein Tun, commandant de l’armée birmane, et l’a accusé de crimes de guerre commis dans l’État Rakhine. L’AA a capturé la base du bataillon de police frontalière n°5 à Maungdaw, dernière position de l’armée birmane dans la région. Thurein Tun, qui avait fui la base, a été arrêté par l’AA. L’organisation ethnique a déclaré qu’il serait jugé pour ses crimes, notamment l’exécution de ses propres soldats qui souhaitaient se rendre et l’incitation à la haine raciale envers la communauté Rohingya.

 

Le régime subit de lourdes pertes dans l’État Shan. Des combats acharnés l’opposent à des groupes armés ethniques dans le nord (Nawnghkio) et le sud (Lawksawk). L’Armée de libération nationale Ta’ang (TNLA) et ses alliés ont capturé des positions stratégiques dans le nord, menaçant des bastions de la junte. Dans le sud, l’Armée populaire de libération Danu (DPLA) a infligé des pertes importantes à des renforts envoyés par la junte. Face à la résistance, la junte a recours à des bombardements aériens et à l’artillerie lourde.

 

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