L’information a d’abord été donnée par l’agence Reuters puis confirmée par le GAFI, le groupe d’action financière anti-blanchiment basé à Paris. La Birmanie est désormais placée sur la liste de surveillance d’un organisme de surveillance des finances mondiales, dans un contexte où l’on s’inquiète du blanchiment d’argent par les trafiquants de drogue transnationaux et de la faiblesse de la réglementation de son système financier.
La décision du Groupe d’action financière sur le blanchiment de capitaux (GAFI), basé à Paris, d’inscrire la Birmanie sur la «liste grise» des juridictions non coopératives signifie que l’organisme intergouvernemental a constaté des «déficiences stratégiques» dans la capacité du pays à lutter contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
Flux financiers
Bien que l’inscription sur la liste ne comporte aucune sanction, elle pourrait freiner la croissance des flux financiers, d’investissement et commerciaux en provenance et à destination de ce pays d’Asie du Sud-Est, a déclaré à Reuters un haut responsable, sous couvert d’anonymat.
Le cas de la Birmanie a été examiné de près la semaine dernière lors de la réunion du Gafi à Paris.
L’Albanie, la Barbade, la Jamaïque, l’Ile Maurice, la Birmanie, le Nicaragua, le Pakistan et l’Ouganda ont fait leur entrée sur cette liste lors de la réunion de cette semaine. En revanche, Trinidad et Tobago en a été retiré.
Selon Reuters, deux sources ayant connaissance des procédures du GAFI et de son enquête sur la Birmanie ont déclaré que l’organisme de surveillance avait constaté que la mise en œuvre du plan d’action national de lutte contre le blanchiment d’argent était loin d’être achevée et qu’il était en passe d’être mis sur la liste grise lors des réunions de cette semaine.
Triangle d’Or
La Birmanie se trouve au cœur de la région du «Triangle d’or», l’épicentre de la production et du trafic de drogues illicites dans la région Asie-Pacifique. Il connaît également des problèmes “importants” d’extraction illégale de jade, de trafic d’armes et d’exploitation forestière, entre autres infractions, selon un rapport du GAFI de 2018.
Le rapport du Gafi note également que les “activités des groupes criminels transnationaux à grande échelle” étaient “étroitement liées” aux groupes armés ethniques qui contrôlent des pans entiers du territoire birman.