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BIRMANIE – INONDATIONS : Quel bilan dévastateur pour le typhon Yagi ?

Date de publication : 16/09/2024
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Une chronique de l’actualité de la Birmanie et du conflit birman par François Guilbert

 

La saison des pluies se poursuit par de nouveaux drames et destructions. Des trombes d’eau sont venues s’abattre depuis le 9 septembre sur une trentaine de townships de Birmanie. A Bagan, le déluge le plus volumineux depuis soixante ans a endommagé les murs de soutènement de plusieurs pagodes historiques. Brutales montées des eaux, ruptures de micro-barrages et glissements de terrain ont durement frappé les populations des régions de Bago, Mandalay Sagaing, ainsi que celles des États Kayah, Kayin, Môn, Shan et Rakhine.

 

Le bilan le typhon Yagi venu de mer de Chine méridionale s’avère matériellement et humainement particulièrement lourd.

 

Près de 400 morts auraient déjà été dénombrés mais le décompte final s’établira bien au-delà. Des centaines de personnes sont toujours portées disparues, parfois sur des périmètres limités (ex. Kalaw dans l’État Shan). Dans les jours qui viennent, l’inventaire victimaire va continuer de s’allonger dramatiquement. Il sera d’autant plus élevé que les autorités du Conseil de l’administration de l’État (SAC) ont tardé à mettre en garde les populations et à prendre les premières mesures de secours.

 

Avant le lundi 9, les services administratifs de la junte n’avaient émis aucun avertissement concernant d’éventuelles inondations dans toute ou partie du pays. Aucune opération préventive de mise en sécurité des populations n’a été mise en œuvre. L’absence de mesures de précaution a tenu autant à l’ampleur du phénomène météorologique qu’à la piètre gestion administrative des militaires au pouvoir depuis le putsch du 1er février 2021.

 

Pour se dédouaner autant que possible de toute responsabilité dans le drame, le numéro 2 de la junte, le général Soe Win, a mis en avant le 14 septembre l’argument massue du « changement climatique mondial ». Si cet élément n’est pas dénué de tout fondement, tout n’a pas été fait en termes de politique publiques pour prémunir le pays des risques de submersion, ni sur ses façades maritimes, ni fluviales ou sur les terres intérieures.

 

Le typhon Yagi est une catastrophe nationale d’ampleur pour la Birmanie.

 

Son sinistre bilan économique est encore extrêmement parcellaire (ex. 5 barrages, 24 ponts, des lignes électriques et de communications emportées, 375 écoles détruites…) mais le bilan humain, lui, est très conséquent.

 

Une cinquantaine de mort sont à déplorer pour la région-capitale de Nay Pyi Taw et 25 000 personnes affectées directement par les inondations. A l’échelle nationale, 320 000 personnes ont dû fuir leur domicile par elles-mêmes. 30 000 ont besoin d’une aide d’urgence pour le seul Etat Kayah. Les hallebardes ne faisant pas de distinguo entre les territoires tenus par le régime militaire et ceux aux mains de ses opposants, la gestion des effets de la catastrophe incombe désormais au SAC, à ses adversaires du Gouvernement d’unité nationale (NUG) et aux appareils administratifs des groupes ethniques armés. Mais, les uns et les autres peinent à faire face aux besoins les plus immédiats.

 

Les attentes auxquelles il faudrait répondre sont immenses. C’est pourquoi, le NUG vient de lancer un appel public aux dons. Ses bienfaiteurs sont invités à faire leurs versements par l’entremise de plateformes numériques via plusieurs QR Code (NUG Pay, PayPal, Spring Development Bank).

 

Mais au-delà de la collecte d’argent, une bataille de la communication se joue avec le SAC. C’est pourquoi, chacune des parties en conflits depuis trois ans et demi s’évertuent à mettre en scène ses concours immédiats et concrets aux populations. Toutes soulignent leurs difficultés pour atteindre les villages isolés par les intempéries, la vastitude des dégâts mais aussi parfois, comme du côté de l’opposition, les pertes humaines dans leurs rangs lors d’opérations de secours.

 

Du côté de la junte, cette fois-ci, on ne cherche pas à cacher l’existence des victimes et les dégâts matériels, y compris en les illustrant par des chiffres à la précision improbable (65 759 maisons inondées). On veut se montrer sous un bon jour chez les militaires putschistes mais ce n’est souvent que mises en scène et propagande. Néanmoins, il est frappant de noter qu’en une semaine de drames, les numéros 1 et 2 de la junte n’aient pas trouvé le temps de visiter les victimes et pris le soin de conduire des inspections au-delà de Nay Pyi Taw.

 

L’absence d’engagements visibles des moyens militaires sous les ordres du général Min Aung Hlaing a aussi sauté aux yeux des observateurs et des victimes. Elle est mise en exergue sur les réseaux sociaux.

 

Des comparaisons peu flatteuses se font jour. Dans la Thaïlande voisine, l’armée de l’air mobilise avions, drones et hélicoptères pour venir en aide aux populations civiles ; en Birmanie, rien de tout cela. La Tatmadaw, elle, emploie sans relâche ses vecteurs aériens pour bombarder ses citoyens aux quatre coins du territoire. Le contraste des postures est abondamment commenté et véhiculé. Les dessinateurs de caricature y trouvent matière à croquer sévèrement et avec talent le désintérêt des généraux pour le sort de leur peuple. Dans une guerre des narratifs, le président par intérim du NUG, le Kachin Duwa Lashi La, a trouvé là une occasion de plus pour fustiger des militaires « inhumains et avides de pouvoir ».

 

Des dizaines de milliers de sinistrés font faces seuls à la catastrophe

 

Beaucoup de gens ont trouvé refuge par eux-mêmes sur des hauteurs ou dans des monastères en zones urbaines. Pas de vastes plans de prises en charge, contrairement à ce que le SAC laisse entendre. Les Birmans ne comptent pour s’en sortir que sur eux-mêmes et sur les solidarités de proximité. Même si ici où là, des volontaires de la société nationale de la Croix Rouge et des pompiers sont mobilisés, les seules organisations qui mènent des opérations de secours sont des associations caritatives locales et des ordres religieux. Leurs réponses sont à la hauteur de leurs faibles moyens.

 

Les dommages sur les infrastructures de télécommunication et de transport compliquent la donne. Des segments routiers stratégiques reliant, par exemples, Rangoun et Mandalay, Meiktila – Taunggyi, Hpa-an – Mawlamyine sont encore submergés plusieurs jours après les premières pluies torrentielles. Toute chose égale par ailleurs, l’appareil d’État du SAC n’est pas au rendez-vous. Il ne répond pas mieux en cette mi-septembre aux besoins essentiels des populations bamars qu’il ne l’a fait au profit des Rakhines, des Rohingyas et de tous les autres groupes ethniques confrontés aux effets dévastateurs du cyclone Mocha qui frappa le sous-ouest, le centre et le nord de la Birmanie en 2023.

 

La situation est aujourd’hui globalement désastreuse. Des populations sont en danger, sans abri, sans nourriture, sans eau potable, sans médicament. Elles ont le sentiment d’être abandonné de tous et sans avenir. La montée des eaux ayant également emporté des milliers d’animaux des fermes, ce sont l’épargne et le gagne-pain de dizaines de milliers de ménages qui viennent d’être aussi engloutis. Face à cette situation, les Birmans ne comptent que sur eux-mêmes, leur environnement familial et amical pour s’en sortir. Éclairés par leurs vécus des cyclones Nargis (mai 2008) et Mocha (mai 2023), ils savent que les aides, si elles se manifestent, parviendront avec parcimonie, retardement et en passant sous les fourches caudines de militaires qui choisiront des bénéficiaires affidés.

 

Pour des communautés déjà lourdement pénalisées par les effets des conflits armés, l’accès à de l’assistance humanitaire est pourtant une aspiration forte pour prévenir de nouvelles pertes et aider ceux qui ont tout perdu. Les Birmans sont toutefois sans illusion. Certes, le chef de la junte a demandé, non sans surprise, à son administration de recueillir de l’aide internationale mais qu’en sera-t-il vraiment ? Une manœuvre de communication de plus pour amadouer les pays de la région et de l’ASEAN qui se retrouveront au sommet dans trois semaines ? A supposer que le conseil militaire est bien mis en place les 187 centres d’accueil d’urgence rendus publics, sa réponse n’est de toute façon pas à la hauteur de la catastrophe et il lui sera bien difficile de trouver des soutiens conséquents à l’étranger pour ses œuvres.

 

Pour l’heure, l’ASEAN et ses membres sont silencieux. Quant aux Occidentaux s’ils ont exprimé leurs empathies à l’instar des Etats-Unis et de la France, mais ils s’interrogent encore sur comment aider les populations dans le besoin, sans que l’assistance ne soit capturée et instrumentalisée de manière politico-militaire par la junte. Les agences des Nations unies ne sont pas plus en situation d’agir. Sous-financées, souvent à moins de 50 % de leurs budgets sollicités, elles ne pourront pas faire grand-chose. Elles ne parviennent pas déjà à mettre en œuvre leurs projets prioritaires pour l’année 2024.

 

François Guilbert

 

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