Le festival international de photojournalisme « Visa pour l’image » a remis samedi 5 septembre à Perpignan, le Visa d’or News à un photographe resté anonyme pour des raisons de sécurité, récompensant son travail sur la “révolution du printemps” en Birmanie. Depuis, les forces de l’ordre cherchent à l’identifier. Les agences de presse internationales font barrage pour protéger son identité.
« Quand j’ai appris qu’un coup d’État venait d’avoir lieu en Birmanie le 1er février, c’était une évidence de faire appel à lui, c’est probablement le meilleur photographe dans le pays » a indiqué Mikko Takkunen du New York Times, venu récupérer le prix à sa place à Perpignan.
Garder l’anonymat d’un photographe n’est pas une décision que nous prenons à la légère, et elle est toujours liée à la sécurité de nos collaborateurs qui est notre priorité a insisté ce responsable photo pour l’Asie au New York Times qui collabore avec le photographe birman depuis des années.
Des militaires tirant à balles réelles
Les photos de l’exposition, puissantes, dépeignent des civils, parfois “armés” de lance-pierres, face à des militaires tirant à balles réelles. Le photographe s’attarde aussi sur les blessés ou les familles endeuillées dans un pays en proie au chaos depuis que la junte a renversé le gouvernement élu d’Aung San Suu Kyi. La répression sanglante contre les manifestants pro-démocratie a fait plus de 1 000 morts, dont plusieurs dizaines de mineurs ces derniers mois.
Le festival de Perpignan a confirmé que les trois autres nominés pour le Visa d’Or étaient le Grec Angelos Tzortzinis (AFP) pour son reportage sur les derniers jours du camp de réfugiés de Moria, à Lesbos, l’Américaine Erin Schaff (The New York Times) pour ses clichés sur l’invasion du Capitole à Washington en janvier, et enfin l’Indien Danish Siddiqui (Reuters) pour sa couverture de la crise sanitaire dans son pays.
Ce dernier a été tué en juillet alors qu’il couvrait les combats entre talibans et forces afghanes.