La chaine américaine d’information CNN a affirmé le 11 septembre avoir reçu des vidéos montrant les aveux de deux militaires birmans déserteurs qui affirment avoir reçu l’ordre de prendre part au massacre et aux viols à grande échelle de musulmans rohingyas en 2017. Ces confessions vidéo ont été obtenus par un groupe de défense des droits de l’homme. Elles correspondent aux récits des survivants des atrocités présumées.
Détenues par CNN, les images des soldats avouant leurs crimes constituent la première admission par des membres de l’armée birmane qu’une campagne de violence massive contre le groupe ethnique minoritaire a eu lieu dans l’État de Rakhine (Arakan), à l’ouest du pays. Cette campagne a déjà été décrite par les Nations Unies et les organisations des droits de l’homme comme ayant les “caractéristiques d’un génocide”.
Les confessions vidéo du soldat Myo Win Tun et du soldat Zaw Naing Tun ont été filmées en juillet par l’Armée d’Arakan, un groupe rebelle actuellement en conflit avec l’armée du Myanmar, et diffusées par l’organisation non gouvernementale Fortify Rights, qui déclare avoir analysé les images et les avoir trouvées crédibles.
30 cadavres dans une seule tombe
“Nous avons détruit les villages musulmans près du village de Taung Bazar. Nous avons mis en œuvre les opérations de nettoyage pendant la nuit, conformément à l’ordre de “tirer sur tout ce que vous voyez et entendez”. Nous avons enterré un total de 30 cadavres dans une seule tombe”, a déclaré Myo Win Tun dans sa déclaration vidéo.
Pas de confirmation indépendante
CNN n’a pas été en mesure de confirmer de manière indépendante la véracité de la vidéo. Il n’est pas clair si les hommes ont fait les aveux vidéo sous la contrainte, après avoir été capturés, ou s’ils se sont rendus en tant que déserteurs. Selon CNN, les deux soldats se trouveraient actuellement à La Haye, à la Cour pénale internationale, où une enquête sur la crise du Rohingya est en cours.
“C’est un moment monumental pour le Rohingya et le peuple du Myanmar dans leur lutte continue pour la justice”, a déclaré Matthew Smith, directeur général de Fortify Rights, dans un communiqué.
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