La dame de fer de Birmanie sera à La Haye, devant la Cour Internationale de Justice, pour défendre son pays accusé de crime de génocide contre la minorité musulmane Rohingya. L’actuelle cheffe du gouvernement et ministre des Affaires étrangères reste aux Pays Bas deux jours pour y défendre les militaires accusés de s’être livré, en 2016 et 2017, à des «actes génocidaires».
C’est sur la base d’une plainte déposée le 11 novembre par la Gambie, État africain signataire des statuts de la Cour Internationale de Justice, que les poursuites ont été ouvertes contre la Birmanie par cette institution basée à La Haye.
Ce pays avait déposé plainte au nom de l’Organisation de la coopération islamique, alarmée du sort réservé à des centaines de milliers de musulmans Rohingyas déportés de l’État de Rakhine (Arakan) vers le Bangladesh voisin après que leurs villages aient été incendiés et parfois rasés.
Aux cotés d’Aung San Suu Kyi, figure de proue de la défense de son pays, plusieurs juristes et magistrats birmans spécialisés dans le droit international seront présents. Il est aussi possible que le Chef d’État major adjoint de la «Tatmadaw», l’armée birmane, le général Soe Win, fasse le déplacement.
Deux vedettes birmanes, la blogueuse Pencilo et le présentateur télé Mg Mg Aye, pourraient aussi faire le déplacement. Il ne s’agit pas d’un procès, mais de témoignages recueillis par l’accusation dans le cadre des poursuites contre l’État Birman.