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BIRMANIE – JUSTICE: Pour les Nations-Unies, les généraux birmans sont coupables de « crimes contre l’humanité »

Journaliste : Richard Werly
La source : Gavroche
Date de publication : 30/08/2018
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Le conseil des droits de l’homme de l’ONU, basé à Genève, recommande des poursuites pénales contre six hauts responsables de l’armée birmane pour leurs exactions contre les Rohingyas.

 

Verra-t-on bientôt des généraux birmans être déférés devant la Cour Pénale Internationale de La Haye ? Cette hypothèse, rejetée en bloc depuis plusieurs jours par les autorités de Naypyidaw, ne peut pas être écartée même si tout semble aujourd’hui s’y opposer.

 

La mission d’établissement des faits du Conseil des droits de l’homme de l’ONU a en effet recommandé, cette semaine, de poursuivre six hauts responsables de la Tatmadaw – l’armée Birmane – pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide.

 

Fait important : les membres de cette mission, dirigée par la sud-coréenne Yang-Hee Lee, rapporteure spéciale de l’ONU sur les droits de l’homme au Myanmar, n’avaient pas reçu l’autorisation de visiter le pays et de se rendre dans l’état du Rakhine où ont lieu l’essentiel des exactions contre les populations Rohingyas. « Une mission d’enquête indépendante » a été évoquée par la dirigeante birmane Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix 1991, très critiquée pour son indifférence face au sort des Rohingyas. Sans effet jusque-là…

 

Les atrocités commises par l’armée birmane en 2017 sont largement relatées ces jours-ci dans plusieurs reportages détaillés publiés dans le New York Times et Le Monde. Sous la plume de son correspondant en Asie du Sud-Est basé à Bangkok, Bruno Philip, le quotidien français a raconté lundi sur deux pages les horreurs entendues dans l’immense camp de Kutupalong, près de Cox’s Bazar au Bangladesh.

 

« A Kutupalong, cité de la peine et capitale de la douleur, on mène parfois aussi un semblant de vie « normale », raconte l’envoyé spécial du Monde. On s’y marie, des femmes accouchent, des anciens meurent de mort naturelle. C’est aussi une ville avec ses gangsters, ses mafieux et ses trafiquants de drogue où il arrive que l’on règle des comptes dans l’intolérable climat de promiscuité qui y prévaut : vingt-deux personnes ont été assassinées dans les camps depuis un an, affirme la police bangladaise, impuissante à garantir la sécurité d’une telle masse de gens. Tout cela sans compter la prostitution, qui commencerait à fleurir…»

 

Le New York Times a, lui, accumulé les témoignages de Rohingyas accusant de crimes un cadre local birman de l’Etat du Rakhine. Le rapport de l’ONU accuse nommément pour sa part le Général Min Aung Hlaing, actuel commandant en chef de l’armée Birmane.

 

Richard Werly (www.gavroche-thailande.com)

 

Crédit photo : Sophie Ansel. Cliché pris à Nasih dans l’Arakan en 2006.

 

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