Tom Andrews, rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l’homme en Birmanie, estime indispensable de mettre un terme au flux d’armes et de technologies d’armement dites à double usage entre les mains des forces sous le commandement de la junte militaire, décrivant cela comme “littéralement une question de vie ou de mort”.
“Il n’y a pas de temps à perdre… J’exhorte les gouvernements qui sont favorables à la réduction du flux d’armes vers une junte militaire brutale à envisager d’instaurer immédiatement leur propre embargo sur les armes à l’encontre de la Birmanie tout en encourageant simultanément une action du Conseil de sécurité des Nations unies.”
Technologie «à double usage»
M. Andrews a également déclaré que les embargos bilatéraux sur les armes devraient englober à la fois les armes et les technologies à double usage, notamment les équipements de surveillance.
“Ensemble, ils représenteront un pas en avant important pour retirer littéralement les armes des mains de ceux qui tuent des hommes, des femmes et des enfants innocents.”
Le rapporteur spécial a également salué l’appel lancé par plus de 200 organisations de la société civile pour porter la question de l’embargo sur les armes à l’attention des 15 membres du Conseil de sécurité.
Il met actuellement à jour une liste des États qui ont établi des embargos sur les armes à l’encontre du Myanmar, a ajouté M. Andrews, notant qu’il avait l’intention de publier une liste actualisée le mois prochain. Le rapport de l’expert indépendant au Conseil des droits de l’homme en mars a identifié les nations qui avaient déjà établi des embargos sur les armes.
Quatrième mois
Au quatrième mois, les troubles politiques – marqués par des manifestations quasi quotidiennes en faveur de la démocratie et par une répression brutale des forces de sécurité – auraient fait au moins 750 morts et d’innombrables blessés.
Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) a mis en garde contre un effondrement de l’économie et le responsable des droits de l’homme des Nations unies a prévenu que le Myanmar pourrait se transformer en un “conflit généralisé” similaire à l’implosion de la Syrie au cours de la dernière décennie, si les effusions de sang ne cessent pas.
Au 31 décembre 2020, il y a environ 92 000 réfugiés du Myanmar en Thaïlande. Sur la photo, un camp de réfugiés dans le nord de la Thaïlande.
Parallèlement, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a déclaré qu’il prépositionnait en Thaïlande des articles de secours essentiels et des équipements de protection individuelle (EPI), qui pourraient être fournis aux personnes fuyant la violence en Birmanie.
Selon un bulletin publié en début de semaine, environ 2 300 personnes ont traversé le 27 avril la Birmanie vers la Thaïlande en raison de l’intensification des combats et elles sont actuellement hébergées dans des zones sécurisées, gérées par l’armée thaïlandaise.
Accès à la population
“Le HCR a plaidé pour l’accès à la population et a offert son soutien aux efforts du gouvernement thaïlandais pour répondre à de nouveaux déplacements depuis la Birmanie et répondre aux besoins de protection des réfugiés”, a-t-il indiqué.
Au 31 décembre 2020, il y a environ 92 000 réfugiés birmans en Thaïlande, qui ont fui les vagues précédentes de déplacement, dans neuf abris temporaires, selon le HCR.