La junte militaire birmane a suspendu les autorisations de voyage des travailleurs humanitaires qui tentent d’aider des centaines de milliers de personnes dans l’État de Rakhine ravagé par le cyclone, a déclaré le 9 juin le bureau des affaires humanitaires des Nations unies.
Le mois dernier, le cyclone Mocha a provoqué des pluies torrentielles et des vents de 195 kilomètres par heure en Birmanie et au Bangladesh voisin, tuant au moins 148 personnes en Birmanie.
Le cyclone a détruit des maisons et provoqué une onde de tempête dans l’État de Rakhine, où des centaines de milliers de réfugiés de la minorité Rohingya vivent dans des camps de déplacés à la suite de décennies de conflit ethnique.
Les autorités de la junte ont suspendu cette semaine “les autorisations de voyage existantes … pour les organisations humanitaires”, a déclaré le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies dans un communiqué.
Les plans de distribution de l’aide aux communes touchées par le cyclone qui avaient été approuvés par la junte ont également été annulés.
Ces restrictions mettent un terme à des activités qui ont permis d’atteindre des centaines de milliers de personnes.
Les médias locaux ont rapporté que l’interdiction de voyager s’appliquait aux groupes humanitaires travaillant dans l’État de Rakhine.
Le mois dernier, les Nations unies ont lancé un appel de fonds d’urgence de 333 millions de dollars pour les 1,6 million de personnes affectées par la tempête en Birmanie.
Après que le cyclone Nargis a tué au moins 138 000 personnes en Birmanie en 2008, la junte de l’époque a été accusée de bloquer l’aide d’urgence et de refuser dans un premier temps d’accorder l’accès aux travailleurs et aux fournitures humanitaires, aggravant ainsi les difficultés de plus de 2 millions de personnes.
Les médias d’État ont rapporté le mois dernier que les offres d’aide de la communauté internationale avaient été acceptées.
L’État de Rakhine abrite environ 600 000 Rohingyas, que beaucoup considèrent comme des intrus venus du Bangladesh et à qui l’on refuse la citoyenneté et la liberté de mouvement.
Selon la junte, la plupart des 148 personnes décédées pendant la tempête appartiennent à cette minorité.