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BIRMANIE – POLITIQUE: Amnesty International interpelle l’ONU sur le coup d’État

Journaliste : Rédaction
La source : Gavroche
Date de publication : 05/02/2021
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À la veille de la réunion d’urgence à huis clos du Conseil de sécurité des Nations unies sur la Birmanie organisée mardi 2 février, Sherine Tadros, directrice adjointe du programme d’action d’Amnesty International, a déclaré ” Ce dont nous sommes témoins au Myanmar n’est pas arrivé soudainement. Vous ne pouvez pas laisser en liberté les auteurs de crimes graves au regard du droit international et avoir l’air surpris lorsqu’ils foulent à nouveau aux pieds les droits humains.

 

Nous reproduisons ici un communiqué d’Amnesty International

 

“Hier, une armée enhardie a pris des années d’inaction internationale pour signaler tranquillement qu’elle pouvait renverser le gouvernement civil et se lancer dans une série d’arrestations sans fondement de l’opposition politique sans aucune conséquence réelle.

 

“Les membres du Conseil de sécurité vont-ils continuer à ne parler qu’entre eux, et à huis clos, ou vont-ils enfin agir avec fermeté pour empêcher de nouvelles violations des droits et la menace très réelle d’une aggravation de la crise des droits de l’homme ? Si le Conseil de sécurité avait agi de manière décisive et ferme dès le premier jour, nous ne serions peut-être pas dans une situation où la vie et la liberté des personnes à travers la Birmanie sont maintenant encore plus menacées.

 

Sanctions financières

 

“Comme nous l’avons déjà dit, le Conseil de sécurité doit imposer des sanctions financières ciblées contre le commandant en chef, le général Min Aung Hlaing, et d’autres chefs militaires responsables de crimes d’atrocité contre diverses minorités ethniques dans tout le pays, y compris les Rohingyas. Le Conseil de sécurité doit également imposer un embargo global sur les armes à destination de la Birmanie et, surtout, saisir la Cour pénale internationale

 

Enfin, le Conseil doit exiger la libération immédiate de toutes les personnes détenues lors des raids de lundi, si elles ne sont pas rapidement inculpées d’un crime reconnu par le droit international”.

 

Contexte

 

Le Conseil de sécurité des Nations unies a tenu une réunion d’urgence à huis clos sur la Birmanie le mardi 2 février en réponse au coup d’État d’hier dans ce pays.

 

Depuis le 1er février, l’armée a imposé l’état d’urgence sous l’autorité du commandant en chef, le général Min Aung Hlaing, et a arrêté un grand nombre de responsables civils élus, d’autres personnalités politiques de haut rang ainsi que des militants politiques et des défenseurs des droits de l’homme. Des coupures de télécommunications ont été imposées dans certaines régions du pays.

 

Dans un rapport de 2018, Amnesty International a nommé le général Min Aung Hlaing parmi les responsables de crimes contre l’humanité perpétrés dans le cadre d’une attaque généralisée et systématique contre la population rohingya dans le nord de l’État de Rakhine.

 

Crimes de guerre

 

L’année dernière, l’armée a continué à commettre de graves violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire, y compris des crimes de guerre, contre des groupes ethniques minoritaires dans les États Chin, Kachin, Rakhine et Shan, tout en échappant à l’obligation de rendre des comptes. Amnesty a découvert des preuves de frappes aériennes aveugles qui ont tué des enfants, ainsi que des cas de torture et de détention arbitraire.

 

Une mission d’enquête des Nations unies sur la Birmanie en 2018 a demandé que le général Min Aung Hlaing fasse l’objet d’une enquête et soit poursuivi pour génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre.

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