Le groupe de télécommunications norvégien Telenor a revendu ses actifs en Birmanie. Mais il reste pour l’heure l’exploitant du premier réseau birman. Or la junte militaire exige de la firme européenne l’installation d’équipements permettant d’espionner les télécommunications.
La direction de Telenor a affirmé avoir été conviée à mettre en place des logiciels espions. «Les autorités veulent que nous installions des équipements qui rendent possible de surveiller les télécommunications (…) Telenor n’a pas installé de tels équipements et ne le fera pas volontairement» explique un communiqué. Telenor souligne que ces équipements, sur lesquels aucun détail n’a été fourni, sont passibles de sanctions norvégiennes et internationales.
Conséquence du coup d’État
Outre Telenor, les groupes locaux Mytel et MPT ainsi que le qatari Ooredoo opèrent en Birmanie. Conséquence du coup d’État, Telenor a décidé de se retirer de Birmanie et a annoncé en juillet la vente de Telenor Myanmar, une filiale pourtant très rentable mais qu’il a totalement déprécié dans ses comptes, à la compagnie financière libanaise M1 Group. La cession attend toujours le feu du ministère birman des Transports et Communications.
Lignes directrices de l’ONU
Mercredi 15 septembre, le groupe a réitéré son choix, soulignant qu’il ne lui était plus possible de respecter les lignes directrices de l’OCDE et de l’ONU concernant le respect des droits humains dans la conduite des affaires, et qu’il en allait de la sécurité de ses employés. “Notre décision de quitter la Birmanie est due au fait qu’il est impossible de faire des affaires dans le pays en ligne avec nos valeurs et standards”, a précisé son porte-parole. Telenor Myanmar compte quelque 18 millions d’abonnés.