Après des jours de surveillance passive des protestations croissantes contre le coup d’État, la police birmane a commencé à réprimer les manifestations mardi après que des centaines de milliers de personnes aient défié l’interdiction du régime militaire de se réunir en public.
Depuis samedi, les birmans ont organisé des manifestations pacifiques contre le renversement par les militaires de leur gouvernement démocratiquement élu et l’arrestation du président U Win Myint et de la dirigeante de facto du pays, Daw Aung San Suu Kyi.
Le régime a interdit les rassemblements de plus de quatre personnes dans dix régions et États, dont Yangon, mardi matin, alors que les manifestations prenaient de l’ampleur.
Cependant, des dizaines de milliers de personnes ont ignoré l’ordre et ont envahi les rues du pays.
Des blessés à Naypyitaw
Avec l’annonce de l’interdiction mardi, des troupes militaires en tenue de camouflage ont été déployées à Yangon pour la première fois depuis que les manifestations ont éclaté, ce qui a renforcé les craintes d’une répression majeure.
Mardi, à Naypyitaw, la capitale birmane, des forces de police ont ouvert le feu sur les manifestants, blessant au moins six personnes. Une femme de 20 ans, qui a reçu une balle dans la tête, se trouve maintenant dans un état critique. Certains médias ont rapporté que la femme était décédée, mais un médecin de l’hôpital de Nay Pyi Taw a déclaré qu’elle était traitée dans l’unité de soins intensifs de l’hôpital. Cependant, il a dit que le pronostic vital était engagé. «Elle pourrait mourir à tout moment», dit-il.
Au moins deux manifestants ont été blessés à Mandalay, la deuxième ville du pays, lorsque la police les a assommés avec des canons à eau et a tiré des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc dans la foule. Une quarantaine de personnes auraient été arrêtées.
La chaîne de télévision militaire Myawaddy a annoncé mardi soir que quatre policiers ont été blessés et que certains véhicules de police ont été endommagés à Mandalay en raison de “violentes attaques de manifestants destructeurs”. Il n’a cependant pas été fait mention de la répression de Naypyitaw.