Les Nations Unies ont de facto donné leur aval à la mise en place de sanctions internationales contre la junte militaire birmane au pouvoir depuis le 1er février. S’exprimant à l’occasion d’une session extraordinaire du Conseil des droits de l’homme (CDH) sur la Birmanie demandée par les Européens, la Haute-Commissaire adjointe Nada al-Nashif a indiqué que l’ONU «suit de près la situation de plus de 350 responsables politiques, représentants de l’État, militants et membres de la société civile, y compris des journalistes, des moines et des étudiants, qui ont été placés en détention».
Lors de la session spéciale de cet organe de l’ONU basé à Genève, la demande de sanctions ciblées prises par la communauté internationale a été formulée.
«Les dirigeants de ce coup d’État constituent un objectif approprié pour de telles actions a expliqué la responsable du Haut Commissariat aux droits de l’homme.
En ajoutant que ces mesures devront viser avant tout les personnalités responsables du putsch: «Il est d’une importance capitale qu’aucun préjudice ne soit infligé aux personnes les plus vulnérables du pays, et que l’aide à la lutte contre la pandémie puisse se poursuivre, tout comme l’aide humanitaire dans les zones de conflit» du pays, a-t-elle insisté.
Embargo sur les armes
Le Rapporteur spécial de l’ONU sur la Birmanie, l’Américain Thomas Andrews, a également appelé la communauté internationale à imposer des sanctions ciblées et des embargos sur les armes, tout en veillant à ce que l’aide humanitaire soit directement versée à la société civile «au lieu de passer par la junte». Il a également appelé les entreprises internationales à ne plus faire affaire avec la junte.
Ces demandes de sanctions internationales coïncident avec la poursuite de la résistance civile de la population Birmane, en particulier dans les grandes villes. Les affrontements directs avec l’armée et la police, qui n’ont heureusement pas dégénéré jusque là, sont quotidiens depuis le 1er février.