Le Prix Bayeux des correspondants de guerre a été remis le 16 octobre au photojournaliste Siegfried Modola pour son reportage sur la lutte armée en Birmanie, publié dans le quotidien canadien anglophone Globe and Mail et déjà récompensé au festival photo de Perpignan. La récompense attire ainsi l’attention sur ce pays qui s’enfonce dans la guerre civile depuis le coup d’État de février 2021. Des milliers de civils sont tués, les populations sont déplacées, la loi martiale s’étend au fur et à mesure que la junte militaire perd du terrain, la résistance des milices s’organise.
Entré clandestinement sur le territoire – les journalistes étrangers y étant interdits –, Siegfried Modola a suivi une unité de milice à travers la jungle, les montagnes et les vallées de l’État de Kayah, dans l’est de la Birmanie. La région est sous le contrôle de l’aile armée du gouvernement en exil et de l’armée karennie (KA), aile armée du Parti national progressiste karenni (KNPP) qui combat les forces armées birmanes, la Tatmadaw, depuis plus de 70 ans.
Le photojournaliste, âgé d’une quarantaine d’années a été intégré à une colonne de guérilleros au cœur de la rébellion. Il a gagné la ligne de front après quatre jours de marche intense à travers la jungle tropicale qui recouvre le relief escarpé de l’État karenni.
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