Une mission d’experts de l’Union européenne s’est rendue en Birmanie du 28 au 31 octobre. Son objectif était d’examiner le respect par ce pays des engagements fondamentaux de l’Organisation internationale du travail, sur fond de catastrophe humanitaire pour les populations Rohingyas expulsées vers le Bangladesh. La question d’éventuelles sanctions commerciales en cas de violations répétées des droits sociaux demeure posée.
L’Union européenne va examiner la pertinence d’éventuelles sanctions commerciales contre la Birmanie, sur la base du rapport effectué par ses experts, en visite dans le pays du 28 au 31 octobre.
Outre les violations répétées des droits de l’homme constatées par les organisations internationales dans l’état de l’Arakan, l’état Kachin et l’état Shan, où perdurent les violences communautaires et ethniques, les abus des droits sociaux étaient au cœur de cette mission.
Il s’agit de vérifier si la Birmanie respectent ses obligations liées aux conventions de l’Organisation Internationale du Travail et à 15 autres textes dont celui de 1948 consacrée à la prévention des génocides.
L’enjeu du rapport que vont dresser les experts européens est le maintien ou non des préférences commerciales dont bénéficient les produits fabriqués en Birmanie, actuellement importés à conditions douanières préférentielles dans le secteur du textile, comme au Cambodge.
Les exportations textiles birmanes vers l’UE représentent près de la moitié du volume total des exportations. Ce secteur de l’économie représente 500 000 emplois directs et environ 12% du PIB.
Le communiqué de presse de la Commission européenne, publié à l’issue de la mission, confirme que la menace de sanctions est réelle: «Le retrait des préférences commerciales est une possibilité claire si les autres voies de coopérations n’aboutissent pas à des résultats» précise le texte, disponible en anglais.
La commissaire européenne en charge du commerce, la suédoise Cecilia Malmström, a été encore plus ferme: «La Birmanie met en danger ses conditions tarifaires préférentielles d’accès au marché unique de l’UE, vitales pour son économie».
Les arrangements commerciaux ont permis à la Birmanie de faire croître son commerce extérieur vers le continent européen, de 35 millions d’euros en 2015 à 1,3 milliards d’euros en 2017.
95% des importations européennes en provenance de Birmanie se font à tarifs préférentiels.
L’UE est le troisième marché pour la Birmanie et représente près de 9% de ses exportations totales.
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