Les Birmans ont observé, ce mardi 1ᵉʳ avril, une minute de silence en hommage aux victimes du séisme qui a fait au moins 2 395 morts, selon le ministère des Affaires humanitaires et de la Gestion des catastrophes du Gouvernement d’unité nationale.
Quatre jours après la secousse de magnitude 7,7, de nombreux habitants continuent de camper à l’extérieur, redoutant les répliques qui se succèdent et pourraient provoquer de nouvelles destructions.
En signe de deuil national, les drapeaux resteront en berne jusqu’à dimanche, a annoncé le régime militaire. À 12h51 min et 02 s, heure exacte de la secousse la plus violente enregistrée dans le pays depuis des décennies, la population a suspendu ses activités, répondant à l’appel des autorités. Les médias affichent des symboles de deuil en remplacement de leurs programmes habituels, tandis que des prières sont organisées dans les temples et pagodes.
Un bilan qui s’alourdit
Le dernier décompte officiel fait état de 2 056 morts, 3 900 blessés et 270 disparus. Toutefois, les experts redoutent un nombre de victimes bien plus élevé, la faille de Sagaing, à l’origine du séisme, traversant certaines des zones les plus densément peuplées du pays, notamment la capitale Naypyidaw et Mandalay.
La situation est d’autant plus critique que la guerre civile fragilise les infrastructures vitales du pays, entravant les opérations de secours et la collecte d’informations.
Mandalay, deuxième ville de Birmanie avec plus de 1,7 million d’habitants, a subi les pires destructions. De nombreux immeubles résidentiels se sont effondrés, des milliers de monastères et couvents bouddhistes ont été réduits en ruines, et l’odeur des corps en décomposition se répand sur certains sites sinistrés.
Des hôpitaux débordés, des corps par centaines
Dans la ville meurtrie, les blessés affluent. Faute de place et par crainte de nouvelles répliques, l’hôpital principal soigne ses patients – y compris des bébés et des personnes âgées – sur le parking. Dans la périphérie, un crématorium a déjà reçu des centaines de corps, et bien d’autres sont attendus à mesure que les secours progressent dans les décombres.
Un appel international à l’aide
Face à l’ampleur de la catastrophe, le général Min Aung Hlaing a lancé vendredi un appel à l’aide internationale, une initiative rare pour un haut-gradé birman.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a classé le séisme au plus haut niveau d’urgence et a déjà expédié des kits de traumatologie et des tentes polyvalentes aux hôpitaux de Naypyidaw et Mandalay. La Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) a lancé un appel aux dons pour réunir plus de 100 millions de dollars.
La Chine, la Russie, l’Inde, Hong Kong, Singapour, l’Indonésie, les Philippines, le Vietnam et la Malaisie ont envoyé des équipes de secours. L’Australie a promis 1,2 million de dollars au Comité international de la Croix-Rouge (CICR), tandis que le Royaume-Uni a annoncé une aide de 13 millions de dollars et l’Union européenne 2,7 millions. Une équipe d’évaluation de l’USAID doit également arriver en Birmanie, conformément à la promesse d’aide du président américain Donald Trump.
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