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BIRMANIE – SOCIÉTÉ : L’éducation et la jeunesse, grandes victimes de la guerre

Date de publication : 30/09/2024
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Une chronique birmane hebdomadaire de François Guilbert

 

Bien que toutes les agences des Nations unies aient les plus grandes difficultés à poursuivre leur mission en Birmanie depuis le coup d’État de février 2021, elles s’emploient à poursuivre leurs efforts autant qu’elles le peuvent. Avec des implantations sur place réduites, des experts expatriés en petits nombres, des difficultés à se déplacer sur le terrain et à disposer des fonds indispensables à leurs actions, elles n’en poursuivent pas moins leur rôle de collecteurs de données pour rendre compte, au plus près, des évolutions de la situation.

 

A ce titre, en ce mois de septembre, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) vient de diffuser un alarmant rapport sur l’évolution du capital humain birman, l’éducation, la santé et les accès réduits et inégaux aux services de base (électricité, eau et sanitaire). Dans un document de 52 pages intitulé « L’effondrement imminent du capital humain de la Birmanie », la situation créée par le pronunciamento du général Min Aung Hlaing s’avère désastreuse pour la nation et particulièrement ses générations en âge scolaire. Arrêtons-nous juste sur l’instructif et sombre panorama des écoles à l’heure des généraux !

 

L’éducation est un des parents pauvres du budget du conseil militaire

 

Le Conseil de l’administration de l’État (SAC) consacre peu d’argent à sa politique éducative. Certes, de 2022 à 2024, Nay Pyi Taw a légèrement augmenté la part de l’éducation dans les dépenses publiques de 5,6 à 6,6 % du total, selon la Banque Mondiale, mais on est encore bien loin du dernier budget pré-pandémie du gouvernement d’Aung San Suu Kyi (8,7 % en 2019). Il était pourtant déjà de notoriété publique que la Birmanie consacrait des sommes bien en deçà des besoins documentés.

 

Comme ses devanciers à la tête des régimes militaires, le général Aung Hlaing a d’autres priorités que l’enseignement public. Pourtant, c’est là que sont scolarisés plus de 90 % des cohortes de jeunes. A l’échelle nationale, l’enseignement privé (6,7 %), monastique (2 %) ou à domicile (0,2 %) demeure peu fréquenté. Certes, les écoles privées sont plus accessibles en villes qu’en zones rurales (12 % contre 4 %) mais elles demeurent largement à la marge comme le manifeste la situation dans le district de la capitale (7 %).

 

Quelques contre-exemples toutefois, l’enseignement non-étatique connait une situation particulièrement élevée dans la province de Sagaing (30 %) et les États Chin (24,3 %) et Kayah (11,3 %), les affrontements armés de ces trois dernières années dans ces régions étant loin d’être sans conséquences. Mais de manière plus générale, en accordant peu de moyens au système scolaire, le SAC manifeste que ses priorités son ailleurs notamment dans son appareil de défense et de sécurité. Il marque aussi ainsi toute sa défiance vis-à-vis d’un corps enseignant dont plus de 300 000 de ses membres ont rejoint le vaste mouvement de désobéissance civile (CDM) orchestré après le putsch. Instituteurs et professeurs ne sont pas les seuls à ne pas hésiter à marquer leur hostilité au régime militaire. Les élèves font de même.

 

Le taux de scolarisation des jeunes recule dramatiquement

 

Désormais, 28 % des 6 – 17 ans sont déscolarisés. Cette situation touche particulièrement les plus âgés, la tranche des 15 – 18 ans. Voilà une première génération perdue du fait du coup d’État de 2021. Elle se présente sur le marché du travail avec un niveau de connaissances préoccupant pour l’avenir. Si des raisons économiques poussent des jeunes en dehors de l’école, les raisons politiques sont bien plus prégnantes. Adolescents et jeunes adultes, en particulier chez les garçons, ne veulent pas s’asseoir sur les bancs d’établissements encadrés par des personnels ayant fait, de facto, allégeance au pouvoir militaire. Il ne faut pas se tromper. Le choix des élèves est partagé grandement s’il n’est incité par leurs parents. Chacun d’entre eux est d’ailleurs assez conscient sur ce que cela implique pour la génération montante. Si l’éviction est particulièrement marquée dans les États ethniques (Kayin : 38,4 %, Môn : 32 %, Kachin 29,4 %), elle l’est également à Nay Pyi Taw (33,2 %).

 

La déscolarisation n’est pas seulement une posture radicale d’opposition. Elle est également le fruit des affrontements armés. La cause la plus spectaculaire de la déscolarisation est d’abord liée à la fermeture des écoles dans l’État Chin (62,3 %) et la région de Sagaing (55,5 %) et pèse ici particulièrement sur l’enrôlement des jeunes filles. L’impact du conflit est également très élevé sur deux régions dont les commentateurs parlent moins ou de manière plus épisodique : Magway et le Tanintharyi. Dans ces deux cas de figure, la clôture des établissements et les raisons de sécurité comptent pour 43 ,1 % et 37,8 % des cas de déscolarisation.

 

Le sentiment d’insécurité est un facteur excluant même là où la lutte armée est peu présente. A Rangoun, par exemple, 1,4 % des jeunes ne vont pas à l’école car elles sont fermées. Cependant, 21,5 % des causes explicatives avancées dans l’ex-capitale sont relatives à des préoccupations sécuritaires. La dimension psychologique à la sortie du système éducatif est une dimension majeure car elle souligne combien la société vit dans le stress et aura à subir durablement les effets de ces traumatismes sur les jeunes adultes qui se construisent. A ce titre, on relèvera que la déscolarisation s’est accentuée en 2023 – 2024 par rapport à l’année scolaire précédente dans 4 des États (Chin ; Kayin) et régions (Taninthary, Sagaing), l’effritement le plus fort s’effectuant dans la Dry Zone (-8,1 %).

 

La junte sacrifie l’éducation de sa jeunesse

 

Le constat des experts onusiens est glaçant par les statistiques énoncées. Le pays obère l’avenir de ses jeunes. La disparité géographique des enrôlements scolaires va perpétuer les fractures ethniques, politiques et territoriales. Le non-scolarisation au niveau du primaire, au moment où sont donnés les enseignements fondamentaux, conduira au maintien dans la pauvreté de milliers de Birmans qui ne pourront pas acquérir le capital de savoirs dont ils auront besoin demain.

 

Le PNUD s’inquiète aussi de la qualité des enseignements dispensés. Pour le dire, ses collaborateurs n’ont pas hésité à s’aventurer dans le champ politique. A juste raison, ils ont relevé que l’ampleur du mouvement de désobéissance civile conduit pour des raisons administratives et politique le SAC à substituer des enseignants qualifiés par des personnels « temporaires » aux compétences non éprouvées.

 

Ainsi est-il écrit noir sur blanc que « nombre de ces enseignants temporaires, apparemment militaire et supporters du Parti de la solidarité et du développement de l’Union (USDP), ne sont pas soumis aux tests habituels de recrutement des enseignants, ce qui soulèvent des questions sur leurs qualifications et leurs compétences. Ces facteurs pris ensemble augmentent le risque de perte d’apprentissage supplémentaire chez les étudiants ».

 

Pas sûr que ce message d’avertissement soit entendu et pris en compte par une junte plus préoccupée à encadrer politiquement sa jeunesse qu’à l’instruire. Ses successeurs ne devront pas également oublier qu’un grand nombre d’écoliers renoncent à leur éducation (ex.31,4 % à Nay Pyi Taw, 30,3 % dans l’État Kayah) parce que les coûts induits de leur scolarité sont, en pratique, trop élevés dans un pays où pourtant les douze grades scolaires relèvent d’un enseignement gratuit.

 

François Guilbert

 

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