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BIRMANIE – TOURISME Découvrez le lac Inlé à vélo

Journaliste : Malto C
La source : Gavroche
Date de publication : 16/06/2020
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Nouvelle escapade dans nos archives. Lors d’un premier voyage en Birmanie, un pèlerinage touristique au lac Inlé est aussi incontournable que la visite d’Ayutthaya en Thaïlande ou le château de Versailles… Et pour cause : les balades en bateau, les monastères, marchés et potagers flottants, les villages Inthas, ce « peuple du lac » aux traditions étonnantes, sont autant de raisons réjouissantes de s’y rendre. Mais peu nombreux sont ceux qui prennent le temps de faire le tour du lac à vélo…

 

La fraîcheur du matin en ce mois de février est vivifiante. Nous quittons le Thanakha Inle Hotel alors que les premières lueurs du jour apparaissent sur la chaîne montagneuse qui encercle le lac. Sur le canal qui longe Nyaung Shwe, petite bourgade où se concentre tout le négoce, le ballet des barques à moteur au bruit assourdissant a déjà commencé. Il ne se terminera que bien après la tombée de la nuit, emmenant dans un va-et-vient continu marchandises et voyageurs qui rejoignent les resorts et les villages lacustres éparpillés sur toute la surface du lac.

 

Les premiers coups de pédales réchauffent les muscles engourdis. Nous traversons plusieurs hameaux endormis avant de couper vers l’Est à travers champs. Sous une maison sur pilotis, des chiens recroquevillés nous regardent passer sans même dresser l’oreille. Un homme en sari, assis sur ses talons, coiffé d’un bonnet de laine et emmitouflé dans un anorak bon marché, fume une cigarette, les yeux dans le vague, en allumant un feu.

 

 

 

 

Nous rejoignons la petite route qui contourne le lac en direction de Mine Thauk et du marché de Nam Pan, avant de bifurquer quelques kilomètres plus loin sur un chemin de terre qui grimpe vers les collines alentours, au pied du haut plateau qui domine Inle, domaine des Pa-Ohs, l’une des principales ethnies de l’Etat Shan. Les premières pentes brûlent les cuisses et quelques sueurs désagréables viennent glacer le dos. Mais le chemin s’arrête très vite devant l’entrée d’un petit monastère fait de bois rouge et de tôles rouillées. Deux bonzillons s’affairent avec leurs balais autour d’un stoupa doré qui scintille dans un ciel bleu limpide. A part quelques villageois, personne ne semble s’aventurer par ici.

 

Quelques centaines de mètres plus loin, se dessinent les pentes douces recouvertes de vignes du Red Mountain. Le domaine s’étend sur plusieurs hectares. C’est ici, à mille mètres d’altitude, grâce à un microclimat propice et une terre généreuse, qu’est produit le meilleur vin du pays. Le vignoble, désert en cette heure matinale, reçoit en fin de journée des foules de visiteurs pour des dégustations avec une vue imprenable sur le lac et le coucher de soleil.

 

Après une petite heure à pédaler en direction du Sud, nous longeons sur plusieurs kilomètres une longue cicatrice qui grimpe à flanc de montagne. Une route goudronnée serpente sur de la terre mise à nu et trace les limites d’un nouveau complexe touristique de luxe de 15 hôtels pour 1500 chambres qui doit répondre au nouvel afflux de touristes depuis l’ouverture de la Birmanie. Une pression supplémentaire sur l’écosystème déjà très fragile du lac. Mais les voix des militants dans un pays qui vient tout juste de sortir d’une longue dictature militaire n’ont aucune résonance et la protection des richesses naturelles et archéologiques est un véritable défi face aux enjeux de développement d’un pays parmi les plus pauvres de la planète. Ainsi, comme à Pagan, les 2478 stoupas du site de Kakku, sur le plateau Shan qui domine le lac Inlé, aux décorations sculptées de grande valeur, subissent depuis vingt ans de grossières rénovations sans qu’aucune autorité n’ait pris la décision d’arrêter ce «massacre » archéologique. D’un point de vue esthétique, la construction de ce complexe bétonné à l’est du lac va enlaidir irréversiblement un paysage de toute beauté.

 

 

 

Après une vingtaine de kilomètres, nous arrivons au village de Nam Pan, qui abrite la plus ancienne pagode du lac et est aussi connu pour ses petites fabriques de chiroutes, les cigares birmans. Après avoir avalé une soupe de poisson, nous déambulons dans le marché très animé. Des étals à profusion de fruits et légumes, dont les célèbres tomates d’Inlé, cultivées par les Inthas dans leurs potagers flottants, viennent alimenter toute la région. L’agriculture est aussi la principale activité des Pa-Ohs, qui descendent des hauteurs du lac les jours de marché pour vendre leur récolte.

 

D’une rive à l’autre

 

Nous embarquons nos VTT sur une petite barge à moteur « longue queue » pour traverser le lac et rejoindre la pagode de Taung Tho. En équilibre sur une jambe, pagayant de l’autre, une grande nasse conique dans une main, les pêcheurs sont à pied d’œuvre sur leurs pirogues à la ligne de flottaison si basse qu’elles semblent pouvoir couler à tout moment. Nous croisons plusieurs embarcations de touristes naviguant à vive allure vers les monastères et villages lacustres. Un canal longeant de part et d’autre des jardins flottants nous mène à l’embarcadère. Ce n’est pas jour de marché aujourd’hui et le lieu, plombé par le soleil, est désert. Seule une vieille femme Pa-oh, reconnaissable à son turban rouge, debout sur sa charrette à bœufs, est venue charger du bois tandis que d’autres font leur lessive autour d’un réservoir d’eau.

 

A la sortie du village, un chemin étroit s’enfonce dans une bambouseraie qui longe le lac sur plusieurs kilomètres côté Ouest, en remontant vers le nord. Une brise s’engouffre à travers les tiges qui plient dans un grincement sonore peu rassurant. Le parcours est technique et nous prenons grand plaisir sur des VTT adaptés à ce genre de terrain. Au détour d’une piste, une bicyclette « birmane » d’un autre âge, chevauchée par un homme au torse nu, chaussé de simples tongs, une radio suspendue au guidon branchée sur des mélodies folk, nous dépasse avec une telle facilité qu’il faut nous accrocher pour ne pas nous laisser distancer… L’homme nous guidera finalement jusqu’à la sortie, en nous indiquant un étroit sentier qui longe le lac.

 

 

 

 

Après avoir traversé plusieurs gués vélo sur le dos, nous retrouvons un chemin de latérite qui débouche bientôt sur un village. C’est à cette jonction que la route goudronnée commence – ou s’arrête, car aucune route accessible en voiture ne contourne entièrement le lac. A l’arrivée à In Dein, nous retrouvons l’agitation touristique. Les barques remontent l’embouchure d’une petite rivière qui se jette dans le lac et qui amène directement les visiteurs au pied de la pagode. Restaurants et stands de souvenirs sont alignés tout le long du passage couvert qui monte vers l’entrée du lieu saint et qui sert aussi de marché.

 

Une assiette de riz frit plus tard, nous reprenons la route pour rallier Khaung Daing et ses sources d’eau chaude, dernière étape de la balade et l’une des destinations favorites des voyageurs au long cours qui pendant la journée viennent à bicyclette depuis Nyaung Shwe profiter des lieux, avant de rallier In Dein pour les plus courageux. A notre arrivée, une foule s’est amassée autour d’un terrain de volley improvisé au centre d’une place. C’est jour de kermesse. Stands de jeux, gargotes et camelots ont attiré tous les villageois des alentours. Ceux qui ne veulent rien perdre du match qui oppose deux équipes locales rivales s’agglutinent au bord de la petite route et du bas-côté qui surplombe la place. A chaque point perdu ou gagné, les cris de la foule étouffent la voix du speaker qui commente la rencontre au bord du terrain à renfort de grands gestes. Le sifflet de l’arbitre est à peine audible. L’eau des sources est captée dans des bassins aménagés situés à l’intérieur d’un complexe avec vestiaire, bar, transats et salon de massage. Une bière fraîche dans la main, les jambes baignées dans l’eau réparatrice, nous profitons de la vue et de la sérénité du lieu. Quelle meilleure façon de terminer cette grande boucle autour du lac ?

 

Malto C. (www.gavroche-thailande.com)

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