Un tribunal birman a condamné à la peine capitale, mardi 8 mai, un homme de 33 ans pour une série d’attentats à Rangoun en avril 2010 qui avaient fait 10 morts et des dizaines de blessés.
La cour spéciale de la prison d’Insein de l’ancienne capitale a jugé Phyo Wai Aung coupable de sept chefs d’accusation, a indiqué Kyaw Hoe, précisant qu’il ferait appel. « J’ai contesté le dossier, qui est faux », a-t-il ajouté.
Il a expliqué par ailleurs que son état de santé n’était pas bon et qu’il souffrait notamment de problèmes au foie.
L’Association d’assistance aux prisonniers politiques (AAPP), basée en Thaïlande, affirme qu’il a été torturé physiquement et psychologiquement et que ses droits à un procès équitable ont été bafoués.
Selon Amnesty International, aucun prisonnier dans le couloir de la mort n’a été exécuté en Birmanie depuis 1988. Il y a un an, le nouveau gouvernement avait décrété une vaste amnistie, commuant toutes les condamnations à mort à la perpétuité.
Les attentats de 2010, les plus violents depuis cinq ans à Rangoun, avaient été organisés au beau milieu de la Fête de l’eau, les célébrations traditionnelles du nouvel an.
Le régime les avait attribués à un groupuscule, les « Vigoureux guerriers étudiants birmans » (VBSW), connu depuis plusieurs années pour des actions menées contre la junte. Cinq individus s’en réclamant, armés de grenades et de fusils d’assaut, avaient attaqué l’ambassade de Birmanie à Bangkok en 1999, prenant 38 otages.
En mai 2005, des explosions dans deux supermarchés et un centre de conférence avaient fait 23 morts.