Nous reproduisons ici un communiqué de la présidence de la République française.
Le Président de la République s’entretiendra avec Sa Majesté Haji Hassanal BOLKIAH MU’IZZADDIN WADDAULAH, Sultan de Bruneï, ce vendredi 13 octobre au Palais de l’Élysée.
Cette visite s’inscrit dans la poursuite de la déclinaison de la stratégie française dans l’Indopacifique après de récentes visites bilatérales du Président de la République en Papouasie-Nouvelle-Guinée, au Vanuatu, au Sri Lanka et au Bangladesh, notamment.
Cette rencontre sera l’occasion d’aborder la transition énergétique au Bruneï et d’identifier de nouveaux projets pour l’accompagner. Il sera également question de protection de la forêt primaire et de la biodiversité en Asie du Sud-Est, dans la continuité du déplacement en Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Le Président évoquera également lors de l’entretien le développement d’un partenariat de long terme avec l’ASEAN et les crises régionales, au premier rang desquelles la situation en Birmanie.
Chaque semaine, recevez Gavroche Hebdo. Inscrivez vous en cliquant ici.
Monsieur Macron a t-il l’intention de préparer ses futures vacances dans un pays tropical à l’apparence paradisiaque mais dont les coulisses sont glaçantes. Brunei est une monarchie qui a accédé à l’indépendance le 1er janvier 1984 après avoir été sous protectorat britannique. Le sultanat compte environ 45 0000 habitants dont 67% de musulmans (13% de bouddhistes et 10% de chrétiens). Brunei est membre de l’ASEAN depuis 1984. Hassanal Bolkiak est à la fois chef d’État et 1er ministre, ministre de la défense, ministre des finances, commandant suprême des forces armées, recteur de l’université, chef de la police et commandeur des croyants. Il possède l’une des premières fortunes privées mondiale essentiellement issue de rente pétro-gazière investie, entre autres, dans de multiples établissements hôteliers dont les célèbres Plaza Athénée et l’hôtel Meurice à Paris. Un super Jupiter en somme… devant qui Macron n’est qu’un nain. Verrons nous E. Macron lamper une bière halal avec une dose d’hydrocarbure et un zeste de gaz et trinquer avec son hôte dans l’un de ces luxueux établissements ? Brunei est avec deux autres pays à appliquer la charia mais avec cette particularité qu’elle vaut pour l’ensemble du territoire contrairement à l’Indonésie qui ne l’appliquerait qu’à la seule province d’Aceh et la Malaisie dans l’État de Kelantan. Son application est en principe “réservée” aux seuls musulmans. La charia s’illustre notamment sur le plan des règles familiales (mariage, successions, etc.), voire commerciales mais surtout pénales. Afin des préserver les “valeurs traditionnelles et la lignée familiales”, longtemps mises à mal par le sultan lui-même, une installation progressive de la charia, dans son interprétation la plus rigoureuse, est mise en place en 2013. Les cibles comme il est de règle dans les pays musulmans qui s’engagent dans cette voie concernent le vol, l’adultère, la sodomie, l’avortement, et, au top, l’homosexualité (qui dans le sultanat n’existerait qu’entre hommes), sans omettre l’interdiction de fêter Noël en public. Les peines prévues sont corporelles, flagellation, amputation, lapidation à mort. Le nouveau code pénal devant entrer en vigueur en 2014 punit de la peine de mort par lapidation toute relation homosexuelle jusque là punie de 10 ans de prison. Faut-il voir dans cette évolution un décor inapplicable comme je l’entendis, sur CNews, de la bouche d’une cherheuse-enseignante de l’INALCO et spécialiste de Brunei, puisque, selon la loi, toute poursuite exigeait, à défaut d’aveu, le témoignage concordant de 4 témoins masculins ce qui rendait, pour notre chercheuse, la disposition… inopérante et en quelque sorte inexistante et celle-ci de sembler s’en réjouir. Mon sang se glaça, celui de Pascal Praud aussi. L’union européenne quelque peu choquée se vit rétorquer qu’on ne comprenait pas pourquoi on s’offusquait de mesures qui allaient dans le sens “du respect, de la tolérance et de la compréhension”… Les recommandations de l’ONU préalables à ces modifications, unanimement adoptées, furent rejetées et non suivies. C’est devant le tollé international et une campagne d’acteurs et un appel au boycott des luxueux hôtels que le bon sultan concéda à accorder un… moratoire. Nous en sommes là. Une charia au frigo avec les bières ? Mais last but not least, le même code pénal prévoit, en contradiction avec la convention internationale sur les droits de l’enfant, l’amputation en cas de vol pour les enfants de moins de 18 ans. Brunei n’est certes pas le seul pays a disposer de tels dispositifs répressifs notamment à l’égard de l’homosexualité et certains ne sont pas musulmans, de même que la peine de mort est répandue mais un mouvement abolitionniste de droit et de fait existe dans le monde. Reconnaissons que Brunei n’applique pas la peine de mort depuis 1957, elle est donc abolitionniste de fait, mais force est de constater qu’elle l’a érigé en nouvelle sanction de jure. Pourquoi une telle évolution ? Certains avancent l’âge du sultan, 77 ans, et la perspective qu’il envisage d’avoir à se présenter devant ALLAH muni d’un viatique acceptable après une vie ponctuée par les scandales et des pratiques qu’il jugerait lui-même décadentes ? La relève est prête le prince Mateen, 33 ans, son bras droit, enfin marié, muni des diplômes de King’s collège et de la faculté des études africaines et orientales de de l’université de Londres (pas encore de l’INALCO), tombera t-il le maillot et exhibera t-il, comme il en est coutumier, ses abdominaux ? La visite élyséenne et le baiser à Macron fait-elle partie du paquetage que le bon sultan entend préparer avant de rejoindre les houris ? Macron, lui, en déjà une… le bon sultan va t-il lui donner la recette pour combler le manque ? Il nous faudra payer cher….