Nous poursuivons notre tour d’horizon régional avec les conseillers consulaires élus ou réélus. Florian Bohème est un nouveau venu dans ce club des représentants des français de l’étranger. Il nous livre ses vérités post-électorales.

Vous venez d’être élu conseiller des Français de l’étranger pour la circonscription Cambodge. Quels sont vos premiers mots pour vos électeurs ?

Nous remercions l’ensemble des électrices et électeurs qui ont voté pour ces élections consulaires, même ceux qui ont choisi une autre liste. Ce qui est primordial, c’est d’abord la démocratie. Dans un contexte sanitaire si particulier, la participation à ce scrutin a été plus élevée que prévu en comparaison avec d’autres pays de la zone. Soulignons l’importance du vote électronique lors de cette élection. L’accès à l’ambassade, unique bureau de vote au Cambodge, était compliqué pour les ressortissants habitant en province, alors de nombreux électeurs ont voté en ligne.

Notre collectif a mené une campagne de fond depuis plusieurs mois et notre message a été entendu. Pour preuve, nous terminons en tête de ce scrutin avec 94 voix d’avance sur nos compétiteurs soit 34,15% des voix, contre 20,66 % pour la seconde liste. Ce résultat montre qu’un renouveau était attendu, celui-ci passera par une plus grande pédagogie sur les décisions prises et par un nécessaire travail collectif. C’est d’ailleurs ce à quoi, avec mes colistiers, nous nous attelons.

Aux personnes qui ont choisi de soutenir notre liste Français au Cambodge – Plus Forts Ensemble ! Je souhaite les remercier très chaleureusement.

Vous avez pris, vis-à-vis des électeurs, plusieurs engagements durant la campagne. Pouvez-vous nous redire quelles sont vos priorités, maintenant que vous êtes élus ?

Effectivement, nous avons pris 35 engagements rassemblés autour d’un socle : agir au niveau local, défendre les intérêts des Français au Cambodge auprès des décideurs publics. Tout ne sera pas réalisé en un mois, nous avons 5 ans pour mener à bien notre mission et nous communiquerons régulièrement sur l’évolution des actions menées.

Le premier engagement que nous tiendrons sera de lancer d’ici la fin du mois de juin, une ligne d’écoute et d’entraide. Ce dispositif sera complété par une Foire aux Questions, avec les sujets les plus récurrents, en accès libre sur notre site internet www.francaisaucambodge.org

Dès mon élection, le hasard du calendrier a fait que je me suis rendu en déplacement professionnel à Kampot. Ainsi, j’ai pu échanger avec la communauté française de cette ville du Sud-Cambodge. Nous avions pris l’engagement de demander la nomination d’un Consul honoraire pour ce secteur géographique. Nous avons de bons espoirs d’être entendus par nos autorités diplomatiques et ceci très prochainement.

Enfin, nous nous sommes engagés à demander une revalorisation de l’aide SOS COVID-19 de 105 euros à 290 euros mensuel. Ceci ne dépend pas d’une décision directe des Conseillers des Français de l’étranger, nous avons néanmoins la possibilité de porter des revendications. A l’occasion du prochain Conseil consulaire qui se tiendra le 18 juin 2021, je proposerai un avis pour formuler cette demande auprès des décideurs publics concernés.

Que vous inspirent les résultats de ce scrutin ? Le paysage politique de la communauté française du Cambodge vous surprend-t-il ?

Très sincèrement, nous ne pensions pas terminer en tête de ce scrutin car nous n’avions pas d’élus sortants. Les françaises et français ont compris ce qui nous animait : une équipe solidaire, au travail, qui agit pour l’intérêt général.

Êtes vous prêt à travailler ensemble avec les autres conseillers consulaires ? Sur quels dossiers pensez-vous pouvoir avancer ensemble ?

Bien sûr ! C’est même une nécessité.

En nous plaçant en tête de ce scrutin, la logique voudrait que le choix des électeurs soit respecté et que nous soit confiée la Présidence du Conseil consulaire pour les 3 prochaines années. Cela nous permettrait de porter plusieurs points de notre programme comme l’organisation d’une grande enquête sur l’état de la communauté française au Cambodge.

Ancien élu municipal pendant plus de 7 ans, j’ai une longue expérience de l’engagement public et je suis prêt à travailler avec mes collègues. C’est en ce sens que je leur ai écrit dès le lendemain de l’élection pour commencer à travailler ensemble. Sur beaucoup de sujets, je ne doute pas que nous nous retrouverons, comme sur les bourses scolaires ou les affaires sociales.

La seule condition que je pose est que cela se fasse dans la transparence. Nos concitoyens ne supportent plus les petits arrangements passés dans le secret des réunions. Les règles doivent être les mêmes pour tous : élus, associations, citoyens. Lorsque les décisions sont expliquées, elles sont comprises, nous nous y attacherons avec notre équipe.

Enfin, les Conseillers des Français de l’étranger ont aussi un rôle important à jouer pour être une interface utile avec les services consulaires. Cela doit se faire le plus simplement possible, dans le respect des fonctions et attributions de chacun.

C’est que nous appelons être plus forts ensemble !