Le quotidien régional breton Ouest France vient de publier un reportage sur le business des arnaques en ligne qui prospère au Cambodge. Nous en publions des extraits. En vous conseillant d’en lire l’intégralité sur ouest-france.fr.
L’offre d’emploi était trop belle pour être vraie : 2 500 euros par mois pour travailler sur un ordinateur au Cambodge ». En mars 2021, alors que la pandémie de Covid-19 a mis un coup d’arrêt à l’économie mondiale, Xu, un agriculteur chinois de la province reculée du Guizhou, ne résiste pas. Il se rend au sud de la Chine, pour passer ce qu’il pense être un entretien d’embauche ».
Je croyais que “Cambodge” était une ville en Chine, je ne me suis méfié de rien. J’avais désespérément besoin d’argent, témoigne-t-il par téléphone auprès de Ouest-France.
Sihanoukville, eldorado de l’arnaque en ligne
Une fois arrivé au lieu de rendez-vous, l’homme de 30 ans comprend vite que quelque chose ne tourne pas rond. Trop tard : il est emmené de force vers la frontière vietnamienne, qu’il franchit à pied, de nuit et sans passeport. Puis, une voiture le transporte plus de 2000 km au sud, dans la ville cambodgienne de Sihanoukville, nouvel eldorado de l’arnaque en ligne en Asie du Sud-Est. Nous étions quatre personnes captives dans le véhicule, surveillées par des gardes armés, explique-t-il. Pour nous dissuader de fuir, ils nous ont demandé : “Cours-tu plus vite qu’une balle de revolver ?”
D’avril à juillet 2021, Xu est séquestré contre son gré dans un centre d’escroqueries en ligne. Depuis le début de la pandémie en 2020, ces derniers s’y sont multipliés à vitesse grand V, dissimulés dans les entrailles de casinos en ligne ou dans des bâtiments que la Covid-19 a laissé vacants. Les grilles installées aux fenêtres et les hauts murs bardés de caméras tuent dans l’œuf toute tentative d’évasion.
Vendu 5 000 dollars par son recruteur
On m’a expliqué que j’avais été vendu 5 000 dollars par l’homme qui m’a transféré l’offre d’emploi, et que désormais je devais travailler pour eux. Je n’avais aucune idée de quand j’allais pouvoir sortir. J’étais terrorisé.
Son métier est simple : sans relâche, 15 heures par jour et 7 jours par semaine, il doit gagner la confiance d’internautes chinois pour les pousser à placer de l’argent sur des loteries en ligne, promettant des gains mirobolants, ou d’investir dans des cryptomonnaies. Les plateformes sur lesquelles misaient les victimes n’existaient pas réellement. Une fois l’argent placé sur notre site, elles n’en voyaient plus jamais la couleur, explique-t-il.
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