Ce syndicaliste, ancien président de la fédération des travailleurs du bâtiment au Cambodge, avait été condamné en juin 2019 une peine de deux ans de prison pour avoir aidé une équipe de la télévision russe RT (Russia Today) à tourner un documentaire sur l’exploitation sexuelle des jeunes femmes dans le royaume. La cour d’appel, qui s’est réunie début octobre, ne l’a pas libéré malgré la mobilisation de nombreuses organisations de défense des droits de l’homme dont Amnesty International.
Pour Amnesty International, le «fixeur» Rath Rott Mony est bel et bien un prisonnier politique aujourd’hui au Cambodge. «Ce sont des accusations factices explique Amnesty International à propos du cas de cet ancien syndicaliste qui avait aidé une équipe de la chaîne de télévision russe Russia Today. Le tribunal doit annuler la condamnation. Il est douloureusement évident que les autorités souhaitent donner l’exemple et intimider quiconque cherche à déceler des violations des droits de l’homme au Cambodge. En tant que prisonnier d’opinion, nous demandons la libération immédiate et inconditionnelle de Mony».
Amnesty International poursuit: «Mony a aidé à exposer la crise de l’exploitation sexuelle au Cambodge et est donc un syndicaliste déclaré. La prison souffre de sa santé et sa famille a été forcée de se cacher. Les autorités devraient mettre fin à leurs épreuves et se concentrer sur les problèmes de droits de l’homme dans le pays. »
Traducteur anglais-Khmer
Rath Rott Mony, 47 ans, est président de la Fédération cambodgienne des syndicats des ouvriers du bâtiment. Il travaille donc comme traducteur anglais-khmer. Il a été reconnu coupable et condamné à deux ans d’emprisonnement par le tribunal municipal de Phnom Penh le 26 juin 2019 pour «incitation à la discrimination» aux termes de l’article 496 du Code pénal. Il avait déjà travaillé sur plusieurs autres documentaires produits par RT.