Dans sa mise à jour d’avril publiée jeudi à Washington, la Banque Mondiale note que l’Asie de l’Est et le Pacifique ont connu deux décennies de croissance plus rapide et moins volatile que les autres économies.

Mais après la crise financière asiatique de 1997-98, “la région n’a connu que des réformes structurelles limitées et donc peu de changements structurels susceptibles d’améliorer la productivité” juge l’institution.

Et malgré son ouverture au commerce et à l’investissement dans le secteur manufacturier, la région est restée “réticente” à la libéralisation des secteurs de services.

En conséquence, la croissance de la productivité dans de nombreuses économies régionales a diminué depuis la crise financière mondiale de 2008-09.

“La croissance limitée de la productivité du travail a été davantage alimentée par l’approfondissement du capital que par la croissance de la productivité totale des facteurs”, a déclaré la banque.

Ces tendances en matière de croissance et de productivité ont coïncidé avec une modification du modèle de changement structurel.

Au cours de la décennie qui s’est écoulée entre la crise asiatique et la crise financière mondiale, la part de l’industrie manufacturière dans le PIB a atteint son maximum et a commencé à décliner dans les pays les plus précocement industrialisés.

Le Cambodge et le Vietnam, toujours en cours d’industrialisation, ont été les exceptions à cette tendance.

Selon la banque, les déplacements de main-d’œuvre depuis le début du siècle n’ont généralement pas favorisé la croissance de la productivité dans la région.

“Dans les principaux pays, ces dernières années, les travailleurs sont passés principalement de l’agriculture la moins productive à des secteurs de services à la productivité inférieure à la moyenne, et peu aux secteurs manufacturiers et de services les plus productifs.

Cette baisse de productivité peut refléter l'”informalisation” et la surpopulation parmi les travailleurs qui migrent des zones rurales vers les zones urbaines.

Mais “au Cambodge, au Vietnam et, jusqu’à récemment, en Birmanie, qui sont encore en cours d’industrialisation, le mouvement de sortie de l’agriculture s’est accéléré et s’est orienté vers l’industrie manufacturière et les services à productivité relativement élevée”, a déclaré la banque.

Les prévisions du PIB du Cambodge pour cette année restent inchangées à 5,2 %.

La mise à jour d’avril a laissé les prévisions de croissance du PIB du Cambodge pour cette année inchangées par rapport à octobre, à 5,2 % – le rythme d’expansion le plus rapide dans les pays en développement d’Asie de l’Est après le Vietnam et les Philippines.

Dans le même temps, la banque a revu à la hausse les prévisions à 5,1 % pour la Chine (contre 4,5 %), à 3,9 % pour le Laos (contre 3,8 %) et à 4,3 % pour la Malaisie (contre 4,2 %).

En revanche, elle a revu ses prévisions à la baisse : 4,9 % pour l’Indonésie (contre 5,1 %), 5,6 % pour les Philippines (contre 5,8 %), 3,6 % pour la Thaïlande (contre 4,1 %) et 6,3 % pour le Vietnam (contre 6,7 %).

Pour la Birmanie, la banque prévoit une croissance du PIB de 3,0 % cette année. Aucune prévision n’était disponible en octobre.

Téléchargez ici le dernier rapport de la Banque Mondiale.