Une tribune de Sam Rainsy, chef de l’opposition cambodgienne en exil.

L’immense majorité des Français d’origine cambodgienne — ils sont plus de 200 000 en incluant les enfants des réfugiés arrivés depuis plus de 40 ans — accueillent avec espoir la décision du Président Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée nationale et d’organiser de nouvelles élections législatives dans les prochaines semaines.

Les Français d’origine cambodgienne espèrent que le prochain gouvernement sera plus respectueux des engagements que Paris avait pris à l’égard du Cambodge, en particulier l’engagement à veiller au respect des Accords de Paris signés le 23 octobre 1991 sous la présidence de François Mitterrand.

Ces Accords stipulent notamment l’établissement et le maintien d’un régime démocratique, libéral et pluraliste au Cambodge. Malgré l’absence d’un tel régime à Phnom Penh où règne une dictature héréditaire incarnée par l’ancien Khmer rouge Hun Sen et son fils Hun Manet, Paris ne semble prêter aucune attention aux graves violations des droits humains qui surviennent continuellement au Cambodge.

J’appelle tous les Français d’origine cambodgienne à voter pour les candidats dont les partis s’engagent à restaurer l’honneur de la France au Cambodge en promouvant dans le pays de nos ancêtres les valeurs de la révolution française de 1789 qui figurent dans la devise républicaine “Liberté, Égalité, Fraternité”.

Ne plus recevoir de dirigeants cambodgiens

Nous devons nous assurer que le prochain gouvernement saura dissuader le Président Emmanuel Macron jusqu’à la fin de son mandat en 2027, de recevoir tout dirigeant cambodgien à l’Élysée tant que le régime actuel de Phnom Penh refusera de respecter les Accords de Paris de 1991.

Le Président Emmanuel Macron a commis une erreur politique et une faute morale en recevant à l’Élysée les premiers ministres cambodgiens Hun Sen en 2022 puis Hun Manet en 2023, sans qu’on puisse voir un seul mot sur la situation des droits humains au Cambodge dans les communiqués présidentiels.

Immédiatement à leur retour au Cambodge, aussi bien Hun Sen que Hun Manet ont fait état du soutien de la France à leur dictature et, la tête encore humide de l’onction élyséenne, ils ont fait procéder à de nouvelles arrestations d’opposants politiques, de militants écologistes et de défenseurs des droits humains.

Jamais l’image de la France n’a été autant ternie aux yeux des Cambodgiens que sous la présidence d’Emmanuel Macron dont Hun Sen se vante officiellement d’être le “frère adoptif”.

Sam Rainsy
Chef de l’opposition cambodgienne en exil en France

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