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CAMBODGE – FRANCE: Giscard, le président qui vit tomber Saïgon et Phnom Penh

Journaliste : Redaction
La source : Gavroche
Date de publication : 07/12/2020
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En Asie du Sud-Est, le nom du président Valery Giscard d’Estaing décédé mercredi 3 décembre est surtout associé à deux événements marquants du début de son mandat sur le front international: les victoires des communistes à Saïgon, Phnom Penh et Vientiane. Le basculent des trois anciens pays de l’Indochine française dans le camp de l’ex URSS et de la Chine solde un siècle de colonisation. Et au Cambodge, un autre fantôme est associé au nom de VGE: celui des Khmers Rouges.

 

Le journaliste Philippe Broussard l’avait raconté dans l’Express. Que s’est-il passé à l’ambassade de France à Phnom Penh, le 20 avril 1975, trois jours après le renversement du régime (proaméricain) de Lon Nol par les Khmers rouges?

 

L’épisode est connu. Le réalisateur Roland Joffé lui a consacré une scène – très romancée – de son film La Déchirure (1984, trois oscars); l’ethnologue François Bizot, témoin direct en tant qu’interprète, en a fait état – de façon plus réaliste – dans son livre Le Portail (la Table ronde, 2000).

 

Investigations depuis 1999

 

L’enquête de Philippe Broussard, de l’Express, s’intéressait aux investigations menées depuis 1999 pour déterminer dans quelles conditions des dignitaires du régime déchu cachés dans l’ambassade ont été remis aux communistes par le Consul Jean Dyrac, qui affirma avoir tout tenté.

 

Voici ce qu’il écrivait à propos des cambodgiens retenus par les khmers rouges dans l’enceinte de l’Ambassade de France à Phnom Penh, à l’endroit même où celle ci se trouve encore aujourd’hui: «Tous avancent vers les grilles, sous le contrôle du consul, Jean Dyrac, et de ses collaborateurs. Deux gendarmes en civil veillent à la bonne marche de l’opération. Le temps presse, les khmers rouges s’impatientent. Enfin, le portail s’ouvre, les passagers montent à bord des véhicules.

 

La mort les attend

 

La mort les attend, ils le savent. Même les enfants ne survivront pas. De retour dans l’ambassade, où sont reclus des centaines de réfugiés et une vingtaine de journalistes, Jean Dyrac croise le reporter britannique Jon Swain, du Sunday Times. Il lui confie, livide: “Nous ne sommes plus des hommes”.

 

La France les a-t-elle “donnés” ou sont-ils partis d’eux-mêmes, conscients qu’il n’y avait pas d’autre issue? Ung Boun Hor, pris de panique, a-t-il été expulsé manu militari par les gendarmes? Ces questions hantent sa veuve, Billon, dont la plainte, déposée en 1999, a entraîné l’enquête. “Ceux qui l’ont livré sont aussi coupables que ses assassins”, lance cette retraitée âgée de 67 ans, qui était à Paris au moment des faits». Alors qu’à l’Élysée, Valery Giscard d’Estaing refermait dans la douleur la présence française en Indochine…

 

Le récit de Philippe Broussard à lire en entier ici.

 

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