Julie Pietri n’est pas qu’une chanteuse française à succès. Elle s’est engagée depuis plusieurs années au service des enfants défavorisés au Cambodge. Elle témoigne pour Gavroche.

Pourquoi cet engagement pour l’association AMUR ?

J’ai eu la chance de venir chanter lors d’un marché de Noël sur la commune de Richelieu (Indre et Loire), la grande surprise de retourner dans ce village qui a marqué mon retour en France après mon enfance en Algérie et au Maroc, village où grand maman avait une maison. Pleine d’enthousiasme et d’interrogation sur l’accueil que j’allais pouvoir y trouver, j’ai eu la ferveur de pouvoir chanter devant 4500 personnes. Un lieu plein d’histoire pour moi.

C’est là qu’Éric et Martial m’ont proposé de les rejoindre sur l’aventure de leur vie, l’association AMUR pour venir en aide aux enfants défavorisés au Cambodge. J’ai tout de suite accepté, à la fois d’écrire et signer la préface du livre « Regards » que l’association s’apprêtait à éditer pour financer leurs actions et également être leur marraine d’honneur. Il me semblait que sauver des enfants était quelque chose que je pouvais envisager avec la maturité. Sauver un enfant, c’est peut être sauver le monde… C’est en tous les cas la moindre des choses que l’on puisse essayer de faire lorsque l’on est une artiste engagée et qui a réussi. Ce fut finalement un joli cadeau de noël qui m’eut été offert pour cette fin d’année 2016.

Pourquoi cette volonté d’aller sur le terrain avec cette ONG ?

J’avais envie de m’immerger pleinement dans toutes ces histoires qu’Éric et Martial me rapportaient. Peut-on réellement rester confortablement assise dans son canapé à Paris et se prétendre marraine d’honneur d’une association sans avoir conscience des difficultés rencontrées par les enfants vivant dans les bidonvilles, sans se confronter à la dure réalité de leur quotidien ? Il me semble essentiel de comprendre véritablement de quoi je parle

Ma visite m’a permis de rencontrer ma filleule Chanthoeun et d’inaugurer la classe maternelle ouverte par l’association AMUR au sein de l’école DOMAINES. J’ai cet honneur d’avoir une classe maternelle qui porte mon nom ici, il me semblait important et évident de m’y rendre. Il faut être sur le terrain, expérimenter, prendre la mesure de ce que cela représente. Ça été pour moi une grande émotion, un coup au cœur, une expérience que je n’oublierai jamais… Et je peux le dire aujourd’hui, je reviendrai… Je veux continuer à participer à l’effort et au travail réalisé par l’association AMUR, nous avançons ensemble et continuerons notre combat jusqu’au bout.

Quelles leçons pour la solidarité aujourd’hui mise à rude épreuve sur le plan international ?

Offrir aux enfants l’accès à l’école et au savoir, c’est leur permettre de rêver plus grand, de se construire un avenir. Actuellement, l’association accueille 80 enfants, leur offrant sécurité, confort et opportunités de progression. C’est cela qui compte pour moi. Certains devraient venir voir ce qui se passe ici pour mieux comprendre le monde avant de prendre des décisions. Ce qui se passe aujourd’hui m’inquiète profondément.

Le Cambodge, un pays émergent ou un pays pauvre ?

Je ne peux pas vraiment m’exprimer sur un pays qui m’est inconnu, que je découvre et que j’essaie d’appréhender. J’apprécie la culture, la sympathie du peuple. Je vois que le pays se bat, progresse, il me semble qu’il est un pays émergent, mais je ne peux juger à mon échelle. C’est une première pour moi, je n’étais jamais venue en Asie du Sud-Est. J’y ai découvert de fabuleuses choses, une richesse culinaire dans des établissements très simples. J’ai eu l’honneur d’être invitée à un ballet de danses traditionnelles par le Prince, de visiter les fabuleux temples d’Angkor, de découvrir les marchés locaux.

Le Cambodge regorge d’éléments fabuleux que je souhaite à tous d’avoir la chance de découvrir. Je vois juste que le peuple est d’une gentillesse profonde, inouïe… Je n’avais jamais vu ça de ma vie. La culture du respect, du partage, de l’amitié, de la générosité m’a ébahie. Je suis tellement reconnaissante de la manière dont on m’a accueillie ici, j’emporte ces impressions et ces images en France. Le Cambodge est un pays à découvrir, l’âme du peuple est merveilleuse.

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