Nous publions ici une tribune de l’opposant en exil Sam Rainsy à propos du meurtre récent du député Lim Kimya

Merci au président français Emmanuel Macron d’avoir reçu successivement le « Papa Doc » et le « Baby Doc » cambodgiens en 2022 et 2024, et pour les assassinats qu’ils ont commis après avoir reçu la bénédiction de l’Élysée.

La dernière victime, Lim Kimya, était un opposant, ancien député à la double nationalité franco-cambodgienne. Il a été assassiné en plein jour à Bangkok le 7 janvier 2025, sous les yeux de son épouse, d’origine française. La précédente victime était le journaliste Chhoeung Chheng, qui a succombé à ses blessures le 7 décembre 2024, après avoir été abattu alors qu’il enquêtait sur une affaire de déforestation illégale. La déforestation est une source majeure de l’immense richesse des dirigeants actuels du Cambodge.

Des dizaines d’opposants ou de membres de la société civile ont été arrêtés et emprisonnés au cours des deux dernières années, augmentant continuellement le nombre de prisonniers d’opinion. Pendant ce temps, d’innombrables autres citoyens critiques à l’égard du régime sont battus quotidiennement dans les rues par les hommes de main de Hun Sen et de son fils, Hun Manet. La dynastie politique que Hun Sen cherche à établir rappelle la dynastie haïtienne des Duvalier, avec Papa Doc et Baby Doc, sans parler d’une autre dynastie toujours au pouvoir en Corée du Nord.

Pour les Cambodgiens, Emmanuel Macron, par son insouciance et son manque de sérieux, a terni l’image de la France comme phare des Lumières et des Droits de l’Homme.

Sam Rainsy

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