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CAMBODGE – HISTOIRE: Douch le bourreau est décédé, Nic Dunlop l’avait retrouvé en 1999

Journaliste : Redaction
La source : Gavroche
Date de publication : 02/09/2020
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Le bourreau de la prison Khmère Rouge de Tuol Sleng, Kaing Guek Eav, alias Douch, est mort dans un hôpital de Phnom Penh ce mercredi 2 septembre à l’age de 77 ans. Il avait été condamné définitivement à la perpétuité en 2012 par le tribunal spécial pour juger les dirigeants Khmers Rouges mis en place par le gouvernement cambodgien et par les Nations Unies. Douch avait, après la chute de Phnom Penh aux mains de l’armée vietnamienne en 1979, trouvé refuge dans un camp de réfugiés en Thaïlande. C’est là que le journaliste Nic Dunlop, basé à Bangkok, l’avait retrouvé en 1999.

 

La presse internationale est remplie ce mercredi 2 septembre des nécrologies du bourreau des Khmers Rouges Kaing Guek Eav, alias Douch, mort à Phnom Penh à 77 ans dans un hôpital, après avoir été condamné à la perpétuité. Nous nous souvenons, à Gavroche, d’un autre événement: celui sans lequel l’histoire de ce tortionnaire du mouvement maoïste n’aurait jamais été complètement connue. Il s’agit de sa découverte en avril 1999 dans un camp de réfugiés de la frontière thaïlandaise par le journaliste Nic Dunlop, alors basé à Bangkok. Nic Dunlop a raconté son histoire dans son livre: «The lost Executioner».

 

En avril 1999, à l’ouest du Cambodge

 

L’histoire se déroule donc en avril 1999, à l’ouest du Cambodge. Les réfugiés cambodgiens qui séjournaient en Thaïlande dans les années 90 sont retournés au pays, dans le cadre du programme de rapatriement du Haut Commissariat aux Réfugiés de l’ONU. Nic Dunlop suit depuis des années la trace du bourreau de Tuol Sleng, l’école de Phnom penh transformée en centre d’exécutions par le régime de Pol Pot. Il garde une photo de lui dans son portefeuille. Les rumeurs évoquent la présence de Douch parmi un groupe de chrétiens évangélistes. Sa traque portera ses fruits. En ce printemps 1999, à l’aube du nouvel an khmer, un homme est confronté à son ultime vérité: le «pasteur» que Nic Dunlop a devant lui avoue être “Douch”, l’ex-tortionnaire.

 

Un jeune journaliste basé à Bangkok

 

Nic Dunlop était alors un jeune journaliste irlandais basé à Bangkok. “Le Cambodge est le premier endroit où j’ai réalisé que le monde ne tournait pas rond. Ce qui s’était passé (…) était tellement au delà de toutes mes capacités de compréhension (…) que je ne pouvais plus l’ignorer”, avait-il alors expliqué lors d’une intervention devant le Club des correspondants étrangers de la capitale thaïlandaise.

 

C’est en mars 1999, en se promenant dans un village de réfugiés venus de Thaïlande, qu’il est tombé pour la première fois face à lui. “C’était Douch. Je l’ai su immédiatement (…). Il m’a donné un faux nom”.

 

Trois fois, le 22 avril 1999, Douch niera être l’ex-chef de S-21. Puis il bascule, en quelques secondes, dans l’aveu complet, les détails, le début d’une explication. Avant d’être arrêté quelques semaines plus tard.

 

Il ne fut jamais un dirigeant politique

 

Douch fut le premier des dirigeants Khmer rouge – même s’il ne fut jamais un dirigeant politique de premier plan – jugé par un tribunal reconnu internationalement. Il est le seul à avoir avoué, même s’il a simultanément demandé sa libération. Il a ensuite, devant le tribunal, demandé pardon pour ses crimes mais n’a jamais témoigné à charge contre les autres dirigeants khmers rouges jugés par le tribunal spécial de l’ONU. Le seul survivant, parmi ceux ci est Khieu Samphan, l’ancien chef de l’État sous le régime de Pol Pot, entre 1975 et 1979.

 

Retour à Bangkok, au FCCT, lors d’une intervention de Nic Dunlop en 2010, au moment de la condamnation du bourreau Khmer Rouge. Voici ce qu’il disait: “Quoiqu’on fasse de ses aveux, de sa contrition, de son absence de contrition ou de son arrogance, le fait que quelqu’un se soit exprimé sur ce moment de l’Histoire est très important”.

 

“Si ça signifie quelque chose pour les Cambodgiens, je serai content. Si cela se traduit par des discussions entre Cambodgiens ordinaires et non seulement entre Occidentaux, experts et professionnels du Droit, alors c’est que cela aura été utile”.

 

Le récit du «Portail»

 

Le portrait de Douch a également été écrit par l’ethnologue français François Bizot dans son livre poignant «Le Portail». François Bizot avait, durant la guerre menée par les Khmers Rouges contre le gouvernement de Lon Nol au début des années 70, était pris en otage par un groupe de combattants Khmers Rouges conduits par Douch. Lequel avait fini par le relâcher.

 

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