Nous vous avions prévenu dans notre lettre d’information Gavroche-hebdo: les coups bas et les attaques frontales vont se multiplier au Cambodge d’ici le 9 novembre, date annoncée par le leader en exil de l’opposition Sam Rainsy. La preuve ? L’accusation lancée contre le fondateur du Cambodia National Rescue Party d’avoir diffamé le Roi Sihamoni, monté sur le trône après le décès de son père, le roi Norodom Sihanouk, disparu le 15 octobre 2012 à Pékin. Or en guise de riposte, Sam Rainsy n’a pas cherché à se dérober. Il critique vertement dans un appel publié en anglais l’actuel Roi du Cambodge. Une charge trés risquée.
Les mots sont rudes, impitoyables, difficiles à croire de la part d’un politicien soucieux de retrouver sa place dans le débat public au Cambodge.
Le leader de l’opposition cambodgienne Sam Rainsy a décidé lundi 16 septembre d’ouvrir un autre front à Phnom Penh, où son retour annoncé a déjà enclenché une série de mises en garde et de mandats d’arrêts de la part du premier ministre Hun Sen. Cette fois, c’est le Roi Sihamoni lui-même qui est dans le collimateur: Ce roi n’a jamais ouvert les yeux sur les souffrances de son peuple. Il a toujours été accepté aveuglément et a endossé toutes les lois injustes et répressives instaurées par le complice du dictateur cambodgien Hun Sen. Il s’agit d’un roi fantoche qui ne s’intéresse qu’à sa sécurité et à son confort» accuse Sam Rainsy dans un appel en khmer et en anglais.
Et de poursuivre son offensive: «L’exemple notable est la lettre que le souverain a écrit le 29 juillet 2018 sans la participation de l’opposition. Après cela, il s’est rendu sans vergogne à l’inauguration de ce sixième mandat controversé de l’Assemblée nationale, où seul le PPC est représenté. Cette assemblée à parti unique ne représente pas l’ensemble du peuple cambodgien; Il ignore de manière choquante le Cambodia National Rescue Party. Un roi comme celui qui ne mérite pas notre amour et notre respect». Le 9 novembre s’annonce comme une date sacrément inflammable au royaume d’Angkor.