Le leader de l’opposition cambodgienne en exil Sam Rainsy et les anciennes députées du Cambodian National Rescue Party (CNRP) Saumura Tioulong et Mu Sochua ont été reçu ces derniers jours à Bruxelles au parlement européen. Une maigre consolation compte tenu de l’impasse politique et de la mainmise sans partage du premier ministre Hun Sen. L’actuel numéro un du CNRP, Kem Sokha, est toujours en résidence surveillée au Cambodge, sous l’accusation de trahison.
Nous reproduisons ici le communiqué diffusé par le CNRP à l’issue des entretiens de ses représentants à Bruxelles. Gavroche s’engage à publier les éventuelles réactions des autorités de Phnom Penh.
Selon le CNRP, les réunions tenues cette semaine à Bruxelles ont confirmé que l’objectif de l’Union européenne est clairement de rétablir la démocratie au Cambodge. Toujours selon le CNRP, les dirigeants de l’UE comprennent clairement que:
– Il ne peut y avoir de démocratie sans opposition
– Il ne peut y avoir de véritable opposition au Cambodge sans le CNRP.
Le CNRP liste ensuite ses griefs contre le régime de Hun Sen. Selon le parti d’opposition, celui-ci a échoué à trois reprises dans ses tentatives d’éliminer le CNRP du cœur et de l’esprit du peuple cambodgien et de créer de faux partis d’opposition pour aider à former une façade de démocratie.
– Le premier échec de Hun Sen est lié à sa tentative de persuader les 5 007 conseillers municipaux élus du CNRP de se rallier au PPC au pouvoir.
Or plus de 90% d’entre eux ont absolument refusé de le faire et ont préféré perdre leurs postes obtenus au suffrage universel.
La vice-présidente de la Commission européenne, Federica Mogherini, a demandé la restitution au CNRP des postes actuellement confisqués par le CPP.
– Le deuxième échec de Hun Sen est lié à l’élection illégitime qu’il a organisée en 2018 sans la participation du CNRP, parti arbitrairement dissout l’année précédente.
En dépit des efforts déployés par Hun Sen pour promouvoir 19 faux partis d’opposition afin de «remplacer» le CNRP à l’Assemblée nationale, aucun de ces partis fantômes n’a réussi à remporter un seul siège.
Le peuple cambodgien les donc a tous rejetés.
– Le troisième échec de Hun Sen est lié à sa tentative de forcer – par le biais d’une loi spéciale et de diverses incitations personnelles – les 118 responsables du CNRP, qui avaient été bannis de la politique après la dissolution de leur parti en 2017 à demander leur «réhabilitation» Seuls 9 des 118 responsables du CNRP ont accepté l’offre honteuse de Hun Sen, tandis que les autres restent fidèles à Kem Sokha et Sam Rainsy.
Pour éviter les sanctions commerciales de l’Union européenne, Hun Sen doit immédiatement libérer le président du CNRP, Kem Sokha, actuellement assigné à résidence, en abandonnant la ridicule accusation de «trahison» portée contre lui.
Hun Sen doit également rétablir le CNRP en tant que parti d’opposition légitime et loyal.