Angkor Wat, joyau inestimable de l’architecture khmère et inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, continue d’être préservé grâce à des efforts de restauration constants. Aujourd’hui, c’est la bibliothèque sud, située sur la deuxième terrasse de ce temple emblématique, qui bénéficie d’une attention particulière. Mené par l’Autorité nationale APSARA, ce vaste chantier vise à redonner vie à cet édifice, tout en respectant les méthodes traditionnelles et les standards modernes de conservation.
Les “bibliothèques” d’Angkor Wat, bien que leur fonction réelle reste sujette à interprétation, sont des bâtiments communs à de nombreux temples khmers et cham. Placées généralement par paire de part et d’autre de l’allée est menant au sanctuaire principal, elles s’ouvrent vers l’ouest. Leur plan, évoluant du 9ᵉ au 12ᵉ siècle, passe d’une structure carrée à une forme rectangulaire plus complexe, souvent ornée de détails architecturaux comme un avant-corps ou un faux étage.
À l’origine dotées de petites ouvertures, ces “bibliothèques” évoluent avec l’introduction de fenêtres agrémentées de balustrades sculptées. Malgré leur nom, ces édifices n’abritaient pas forcément des manuscrits et leurs véritables usages restent un mystère archéologique.
L’équipe de restauration d’APSARA a entrepris un travail d’envergure en transportant plus de 60 nouveaux blocs de grès, pesant entre 90 kilogrammes et deux tonnes chacun, mesurant parfois plus de trois mètres. Ces blocs ont été minutieusement acheminés à travers les galeries du côté est du temple à l’aide de petites grues et de chariots, puis transportés sur plus de 100 mètres jusqu’à la bibliothèque, à l’ouest de la tour Bakan. Ce processus exigeait une planification minutieuse pour préserver l’intégrité du site.
D’après M. Kham Mony, architecte et directeur du projet, la restauration vise à combler les lacunes laissées par les pierres disparues ou endommagées, en suivant les recommandations du Comité International de Coordination pour Angkor (CIC-Angkor). Les nouvelles pierres sont destinées à remplacer plusieurs éléments structurels majeurs, tels que les piliers, le dallage, la chaussée, ainsi que la balustrade Naga.
Afin de mener à bien ce projet, l’équipe a consacré plus de deux mois à l’installation d’échafaudages de plus de 60 mètres de long, répartis entre les première et deuxième terrasses du temple, ainsi qu’à l’assemblage des grues portatives nécessaires. Les blocs de grès ont ensuite été levés pierre par pierre, en respectant les directives précises d’un plan technique méticuleux.
L’opération de déplacement des pierres pour la restauration de la bibliothèque sud a commencé début octobre et s’est terminé fin octobre.
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