Récemment libéré de son assignation à résidence, l’ancien chef de l’opposition Kem Sokha sera de nouveau devant un tribunal à partir du 15 janvier. Il doit répondre de l’accusation de «trahison», des poursuites destinées à l’éliminer politiquement. En exil à Paris, l’opposant historique Sam Rainsy bat le rappel des soutiens après son échec à retourner au Cambodge le 9 novembre dernier.
Le procès de Kem Soha devrait commencer le 15 janvier 2020. Le tribunal municipal de Phnom Penh lui a ordonné de se présenter à cette date. Deux autres personnes – Sar Sorn et Ma Chetra – sont citées à comparaître comme témoins.
Kem Sokha a été arrêté en septembre 2017 pour des accusations d’espionnage présumées sans fondement et pour complot visant à renverser le gouvernement. La Cour suprême a argué de ces agissements pour interdire son parti, le Cambodia National Rescue Party, deux mois plus tard pour son rôle dans le projet de régime. L’opposant a été libéré de son assignation à résidence le mois dernier mais le tribunal ne lui permet pas de quitter le pays et de se livrer à des activités politiques en attendant son procès.
Jusqu’à 30 ans de prison
Kem Sokha encourt jusqu’à 30 ans de prison s’il est reconnu coupable.
L’Union européenne estime que ce procès politique témoigne de la répression des droits démocratiques au Cambodge, ce qui l’a amené à envisager de retirer le statut du pays au titre du Tout sauf les armes, qui permet aux pays en développement d’accéder en franchise de droits de douane au marché unique de l’UE.
Rapport confidentiel de l’UE
Dans un rapport confidentiel publié le 12 novembre 2019, l’UE a averti le gouvernement cambodgien qu’elle n’avait pas pris suffisamment de mesures pour empêcher la perte de ses privilèges commerciaux spéciaux, notant en particulier «une nouvelle détérioration» des droits civils., politiques, du travail, sociaux et culturels depuis le lancement du processus d’examen il y a neuf mois. Une décision de Bruxelles est attendue en février 2020.