Le parti du premier ministre cambodgien, Hun Sen, a proclamé sa victoire le 23 juillet lors des élections législatives. Celles ci ont ouvert la voie au premier changement à la tête du pays depuis son arrivée au pouvoir il y a près de quarante ans.

Bien que les résultats officiels ne soient pas confirmés avant lundi, la suppression de toute opposition significative – souvent par la violence – a signifié que le parti de Hun Sen était virtuellement assuré de remporter l’élection.

Sok Eysan, porte-parole du Parti du peuple cambodgien de Hun Sen, a déclaré le 23 juillet que le parti avait “remporté une victoire écrasante”.

“Sur 125 sièges, nous avons presque tous gagné”, a-t-il déclaré. “Seuls un ou deux sièges ont été remportés par un autre parti.

Hun Sen, 70 ans, a annoncé qu’après le scrutin, il céderait le pouvoir à son fils aîné, le général Hun Manet, 45 ans. Mais Hun Sen a clairement indiqué qu’il resterait au pouvoir derrière le trône.

Hun Sen a souligné la nature dynastique de cette transition en déclarant lors d’une réunion du parti l’année dernière : “Je deviendrai le père du premier ministre après 2023 et le grand-père du premier ministre dans les années 2030”.

Cette succession dynastique au sein d’un système parlementaire, à la seule discrétion d’Hun Sen, démontre la mainmise qu’il exerce sur le pouvoir après avoir éliminé la quasi-totalité de l’opposition – par la violence, le coup d’État, l’emprisonnement, l’exil forcé et la manipulation des tribunaux. La mainmise continue de Hun Sen sur son pays intervient alors que la région penche de plus en plus vers l’autoritarisme.

L’autoritarisme au Cambodge est le résultat final, trois décennies plus tard, d’une intervention de 2 milliards de dollars des Nations unies destinée à promouvoir la démocratie et l’État de droit dans un pays toujours déchiré par les massacres et la guerre civile.

Le seul parti d’opposition crédible, le Candlelight Party, a été disqualifié en mai par la Commission électorale nationale, qui dépend de Hun Sen, rendant ainsi la victoire de son parti presque inévitable.

Il s’agit là d’une répétition de la tactique adoptée par Hun Sen avant les dernières élections, il y a cinq ans, lorsque le principal parti d’opposition, le Parti du sauvetage national du Cambodge, avait été contraint de se dissoudre par des tribunaux politisés. En conséquence, le Parti du peuple cambodgien a remporté les 125 sièges de l’Assemblée nationale, faisant du Cambodge un État à parti unique.

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