Alors que le parlement cambodgien se réunit ce mardi 22 août pour désigner Hun Manet comme nouveau premier ministre du royaume, voici ce qu’il faut retenir sur le fils de Hun Sen désormais parvenu au sommet de l’État.
Hun Manet a étudié dans des universités britannique et américaine, mais ce parcours occidental ne garantit pas une approche libérale ni un changement par rapport aux manières autoritaires de son prédécesseur.
Préparé depuis des années à ce scénario, le fils aîné de l’homme fort du Cambodge a pris ses fonctions mardi après avoir été confirmé par un vote du Parlement, à l’unanimité des députés présents.
Après près de 38 ans de règne, Hun Sen, 71 ans, avait annoncé en juillet qu’il se retirerait au profit de son fils, trois jours après une élection sans suspense, faute de réelle opposition.
En l’absence de toute opposition crédible, le Parti du peuple cambodgien (PPC) s’est assuré un score de 82% des voix.
Hun Manet, 45 ans, général quatre étoiles, est membre de tout-puissant Comité permanent du PCC, et il dirigeait l’armée royale cambodgienne depuis 2018.
A ce titre, il a déjà rencontré les grands dirigeants étrangers, y compris le président chinois Xi Jinping, dont le pays est le principal partenaire du Cambodge.
Hun Manet a aussi joué un rôle de premier plan au sein du mouvement de jeunesse du parti, de l’unité d’escorte de son père et des forces antiterroristes.
En revanche, il ne s’est fait élire député pour la première fois qu’en juillet, insistant sur la légitimité du scrutin critiqué par les capitales occidentales comme non libre et non loyal.
Contrairement à son père, marqué par la révolution et la guerre durant le génocide des Khmers rouges dans les années 1970, Hun Manet, né le 20 octobre 1977, a grandi dans le luxe et a étudié à l’étranger.
Titulaire d’un doctorat d’économie de l’université de Bristol en Grande-Bretagne, il a été le premier Cambodgien diplômé de l’académie militaire américaine de West Point, dont il est sorti en 1999.
Cela fait un an et demi que son père Hun Sen, l’un des dirigeants de la planète à la plus forte longévité au pouvoir, parlait de lui transmettre le pouvoir, dans un scénario à la nord-coréenne selon l’opposant en exil Sam Rainsy
Une éducation occidentale n’est pas la garantie d’une approche plus libérale, estime l’ancien chef de l’opposition en exil Sam Rainsy, ennemi de longue date d’Hun Sen, citant l’exemple de la Syrie et de la succession de père en fils.
“Un changement significatif au Cambodge nécessiterait un nouveau dirigeant extérieur à la famille Hun”, a-t-il commenté auprès de Gavroche.
Hun Manet ne s’est pas encore frotté à l’arène politique, remarquait aussi le mois dernier l’analyste Cambodgien Ou Virak, jugeant que le dirigeant, marié et père de deux filles et un garçon, a surtout été élevé à la petite cuillère, et que celle-ci était dorée.
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