Le 19 octobre, le Cambodge a condamné l’opposant en exil Sam Rainsy à la prison à vie pour avoir prétendument tenté de céder un territoire à une entité étrangère, selon une décision de justice. Cette décision intervient après celle de la justice française qui a relaxé l’opposant cambodgien des accusations de diffamation portées contre lui par le premier ministre Hun Sen.
L’affaire jugée au Cambodge portait sur les promesses de l’homme politique de protéger les droits des populations autochtones du pays, qui continuent d’être victimes de discrimination, principalement en matière de droits fonciers.
Un document du tribunal municipal de Phnom Penh indique que M. Rainsy a été “condamné à la prison à vie pour avoir tenté de céder une partie du territoire national à une entité étrangère” en 2013.
Le tribunal l’a également déchu de tous ses droits politiques, ajoute le document.
Elle concerne une rencontre en 2013 entre Rainsy et un dirigeant de la Fondation Montagnard, basée aux États-Unis, qui œuvre à la protection des droits des minorités autochtones au Vietnam.
Une vidéo publiée par un compte Facebook anonyme en 2018 semblait le montrer s’engageant à défendre les droits des populations autochtones du Cambodge.
Mais les autorités cambodgiennes l’ont accusé de trahison, et de vouloir donner des terres aux étrangers.
Les Montagnards sont un groupe ethnique minoritaire majoritairement chrétien qui vit dans la région montagneuse des hauts plateaux du centre du Vietnam.
Rainsy vit en France depuis 2015 pour éviter la prison à la suite de plusieurs condamnations qu’il juge politiquement motivées, dont une peine de 25 ans prononcée en mars de l’année dernière.
Le Premier ministre Hun Sen, l’homme fort, a déclaré lundi que la famille de Rainsy avait été des traîtres au Cambodge.