Gavroche attire l’attention de ses lecteurs sur les passions et controverses des paris sportifs en Asie. Cet article est réalisé en lien avec nos partenaires commerciaux.

D’après IBIS World, l’industrie des casinos a généré 262,3 milliards de dollars en 2023. Un profit que de plus en plus de nations guettent. La dernière en liste est la Thaïlande qui est en voie de lever son interdiction historique des jeux de casino. Son voisin, le Cambodge, beaucoup moins attractif du point de vue touristique, a de quoi s’inquiéter. À quel point les casinos thaïlandais qui pourraient voir le jour d’ici 3 ans peuvent-ils faire ombrage aux casinos cambodgiens ? Est-ce que les paris sportifs vont également envahir le marché du jeu en ligne ?

En 2023, la Thaïlande a attiré 28 millions de touristes. A côté, le Cambodge fait pâle figure avec seulement 5 millions de touristes. Une partie de ceux-ci choisissent ce pays pour ses casinos animés qui offrent des machines à sous uniques, avec des bonus plus importants et un plus grand choix de jeux. C’est pour cette raison que les opérateurs exerçant dans le pays sont inquiets que la Thaïlande ait rejoint les nombreuses nations d’Asie qui autorisent les maisons de jeu.

En parallèle, comme en occident, l’Asie et la Thaïlande en particulier voient les casinos en ligne se développer et attirer de nouveaux types de joueurs. Avec l’avantage de proposer des paris sportifs, les plateformes de เดิมพันกีฬาออนไลน์ peuvent également permettre à la Thaïlande de tirer leur épingle du jeu en développant cet aspect-là du marché.

Cependant, le Cambodge gardera encore certainement l’avantage dans le secteur du jeu pendant des années. En effet, ce pays d’Asie du Sud-Est abrite 87 casinos approuvés par la Commercial Gambling Management Commission (CGMC), le régulateur cambodgien. Avant la pandémie de COVID-19, le pays en comptait 200. L’environnement cambodgien est donc déjà mature et propice à l’épanouissement des casinos et de leurs clients.

Dans un échange avec Khmer Times, Thourn Sinan, président de la section cambodgienne de la Pacific Asia Travel Association (PATA), a reconnu que l’autorisation des casinos en Thaïlande aurait le potentiel d’impacter sur les activités des casinos au Cambodge.

« La Thaïlande est une destination touristique populaire avec un grand nombre de visiteurs, et la création de casinos en Thaïlande pourrait détourner une partie du trafic des casinos du Cambodge », a déclaré Sinan.

Tout va se jouer au niveau de la capacité des deux pays à attirer les grands noms de l’industrie tels que Galaxy Entertainment Group et MGM Resorts International. Pour le moment, les conditions à remplir pour ouvrir un casino au Cambodge sont plutôt souples :

• Un casino standard doit disposer d’au moins 100 millions de dollars de capital ;
• Un complexe intégré doit avoir un investissement minimum de 200 millions de dollars ;
• Des zones à statut fiscal spécial sont définies pour accueillir les casinos : Preah Sihanouk, Phnom Penh, Svay Rieng, Kampot, Banteay Meanchey et Pailin ;
• Les casinos hors complexes hôteliers intégrés paient une licence de 100 000 $ pour une validité de 20 ans maximum ;
• Les casinos avec complexes hôteliers paient 200 000 $ pour une licence d’une durée de 05 ans ;
• En 60 jours maximum, un opérateur peut ouvrir un casino au Cambodge ;
• Les casinos doivent proposer des jeux dont le matériel et le logiciel datent de moins de 10 ans ;
• Le taux d’imposition actuel sur les casinos est de 7 %.

Pour un pays qui essaie de développer une industrie du jeu, séduire les entreprises du secteur n’est pas la seule condition à remplir. La facilité pour les touristes à obtenir un visa et à entrer sur le territoire est également un paramètre crucial.

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, dans son élan de légalisation des casinos, la Thaïlande compte discuter avec le Cambodge, le Vietnam, le Laos et la Malaisie. L’objectif est de permettre à toute personne détentrice d’un visa touriste pour l’un des pays, de pouvoir entrer dans les autres sans aucune autre procédure.

Cela dit, contrairement à ce qu’il parait, aucun des deux pays n’encourage ni ne facilite l’accès aux jeux de hasard dans leurs populations. En effet, la stratégie cambodgienne en la matière consiste à placer les casinos à la frontière afin d’en faciliter l’accès pour les étrangers.

La population thaïlandaise de son côté reste majoritairement opposée aux jeux d’argent. En effet, un sondage de 2021 a démontré que 46,51 % de la population du pays sont en défaveur de la légalisation. 21,25 % étaient favorables. La montée des actes criminels et la débauche sont les raisons évoquées par ceux qui sont contre.

Sur son compte X, Srettha Thavisin, premier ministre thaïlandais a tenu à rassurer la population sur ses intentions : « Nous ne voulons pas promouvoir le jeu, mais plutôt le surveiller et utiliser les investissements pour créer des emplois. », a-t-il déclaré,  avant d’ajouter : « Le gouvernement va récupérer le temps perdu et en faire une opportunité économique pour le pays et les concitoyens ».

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