Notre confrère Asialyst, dont nous vous recommandons les analyses ici, publie ces jours-ci une longue étude de l’impact des «routes de la soie» chinoises au Cambodge. Ce sujet a souvent été évoqué, y compris dans nos colonnes où nous racontions récemment la domination chinoise de Sihanoukville, futur Shenzhen d’Asie du sud-est. François Giovalucchi, d’Asialyst, entre dans le détail. À lire et à méditer.
La Cambodge est-il encore libre de ses mouvements sur le plan international ?
La toile d’araignée tissée par les «routes de la soie» chinoises dans ce royaume d’Asie du sud-est, avec la complicité active du gouvernement dirigé par le Premier ministre Hun Sen et son clan, ne tient-elle pas déjà le pays entier dans ses filets ?
La question est posée avec acuité par François Giovalucchi sur le site Asialyst, dont nous vous recommandons la lecture.
Citons notamment cet extrait: «Le Premier ministre Hun Sen s’est félicité de sa participation au second forum sur les « Nouvelles routes de la soie », à Pékin les 25 et 26 avril derniers.
Il a mis en avant l’importance de la contribution chinoise au développement du Cambodge, citant notamment la Zone Economique Spéciale de Sihanoukville et la future autoroute qui la reliera à Phnom Penh.
Prenant les devants, il a écarté le risque pour le Cambodge de tomber dans le piège de la dette.
Le pays est en effet un « bénéficiaire » important de cette initiative chinoise, même s’il n’occupe pas, pour des raisons géographiques, une place stratégique sur ces routes.
Cela n’est guère surprenant pour le premier allié de la Chine dans l’ASEAN.
D’abord sous protection vietnamienne, le régime de Hun Sen a en effet noué une alliance de revers avec la Chine, sur laquelle il s’adosse désormais pour résister aux pressions américaines et européennes face à sa dérive dictatoriale de plus en plus affirmée.
La dépendance du Cambodge n’est pas que politique : la Chine est de loin son premier partenaire économique du pays…
Des chiffres très éloquents
Les chiffres suivent: «Premier investisseur étranger dans ce pays, la Chine a apporté plus de 5,3 milliards de dollars entre 2013 et 2017.
Premier fournisseur, elle a exporté pour plus de 4,5 milliards de dollars en 2016, soit près de 37% du total des importations du Cambodge, très loin devant la Thaïlande, second exportateur avec 1,9 milliards de dollars.
Premier prêteur, ses concours représentent plus de 50% de la dette totale de l’État cambodgien (hors dette contestée vis-à-vis de la Russie et des États-Unis).
Premier pourvoyeur de touristes, la Chine a envoyé, selon les dernières données économiques de la Banque Mondiale, plus de 2 millions de visiteurs en 2018, soit 32,6% du total.
Enfin, Pékin est le premier apporteur d’aide au développement : entre 2016 et 2018, les Chinois ont contribué en moyenne pour 292 millions de dollars par an, soit 28% de l’aide totale et 37% de l’aide bilatérale, soit beaucoup plus que le Japon (144 millions de dollars) et la Banque asiatique de développement (138 millions de dollars)….»
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